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13 août 2021

Stefan Zweig - « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme »

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ZWEIG Stefan - « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme »

144 pages.

Éditions Robert Laffont (2021).

« Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée... Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive. Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses plus incontestables réussites. »

INCIPIT: « Dans la petite pension de la Riviera où je séjournais alors (dix ans avant la guerre) avait éclaté à notre table une violent discussion qui menaça brusquement de dégénérer en un échange de répliques virulentes, pour ne pas dire haineuses et injurieuses. »

 

Stefan Zweig est un auteur que j'ai découvert au collège, et qui me suit régulièrement. J'aime me replonger dans ses oeuvres telles « La confusion des sentiments », « Amok » ,  « La peur » ou encore plus récemment « Magellan ». Ainsi, c'est avec plaisir que j'ai relu cette célèbre nouvelle. 

Sur la Côte d'Azur, la fuite de Madame Henriette avec un jeune homme fait grand bruit dans la pension de famille voisine. C'est ainsi que les souvenirs remontent à la mémoire d'une vieille anglaise distinguée, qui porte le remord d'un événement similaire sur la conscience. Elle décide de se confier à l'un des résidents, la veille du départ de celui-ci, pour soulager sa conscience.

Vous est-il déjà arrivé de relire un livre que vous aviez beaucoup aimé il y a quelques années, et qu'à sa relecture vous n'éprouviez plus le même genre de sentiments. C'est ce qui s'est produit avec cette nouvelle. Par ailleurs très bien écrite, le récit de la vieille anglaise peu gêné le lecteur qui peut même ne pas y adhéré. La première partie de sa rencontre avec cet homme est totalement convaincante. La situation était pour le moins complexe, mais la suite - ce revirement presque illuminé - laisse perplexe. Quelle est son utilité ? Prendre le contre-pied total avec l'addiction du jeu ?

La plume de Stefan Zweig est, quant à elle, toujours aussi fine psychologue. Il est totalement crédible - même en tant qu'homme - pour se mettre à la place de cette femme et de son retour sur cet événement remarquable de son passé. Le désespoir du joueur est tout à fait palpable. Le lecteur pouvait tout à fait s'attendre à la chute de cet intermède. Par contre, l'auteur aurait pu davantage développer les sentiments de rancoeur voire de dégoût de la dame anglaise.

 

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Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Stefan Zweig a une plume fine et un esprit aiguisé. Près de cinquante ans plus tard, sa nouvelle fait encore mouche, même si de nos jours, il y aurait eu davantage de méfiance les uns vis-à-vis des autres. Relire cette nouvelle m'a donné envie de relire la nouvelle du « joueur d'échecs ». Une relecture plaisir. 

 

EXCIPIT - « Je m'inclinais profondément et baisai respecteusement sa main fanée qui tremblait légèrement comme un feuillage d'automne. »   

 

   

      Robert Laffont              

 

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