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21 mai 2018

Stefan Zweig - "La peur".

8 Mars8

ZWEIG Stefan - "La peur".

112 pages.

Éditions Robert Laffont (2018).

« Par envie de se divertir, Irene Wagner, épouse d’un riche avocat, entretient une liaison avec un musicien, jusqu’au jour où, en sortant de chez son amant, elle est bousculée par une femme qui la reconnaît. Dès lors, Irene vit dans la peur. Victime d’un odieux chantage, elle paie des sommes de plus en plus folles, sans savoir comment expliquer ces dépenses inconsidérées à son mari, et perd tout ce qui fait son existence. Par souci à la fois de modernisation et de fidélité à la version originale, la collection « Pavillons Poche » publie ce chef-d’oeuvre de Stefan Zweig dans une traduction inédite en poche.»

INCIPIT: "Lorsque Irène, quittant l'appartement de son amant, descendit les escaliers, elle fut de nouveau submergée par cette peur iraisonnée." 

6 - Bon moment de lecture

Ce n'est pas nouveau, je suis une fan absolue de la collection Pavillons Poches, ne me demandez pas pourquoi je n'en sais rien moi-même. Autre chose que j'aime beaucoup ce sont les romans et autres nouvelles de Stefan Zweig. En ce moment, je déguste la version audio de "Marie-Antoinette" qui est un vrai régal. Alors quand on lit un Zweig, pourquoi ne pas en lire deux...

Irène Wagner est une jeune femme de la bourgeoisie viennoise. Elle a tout ce qu'elle désire, une vie bien rangée dans une belle demeure, avec un gentil mari avocat et deux beaux enfants. Elle n'a jamais manqué de rien... enfin si, de ce petit pincement au coeur qui fait que l'on est vivant. C'est ainsi qu'elle tombe presque par hasard, et sans trop savoir comment dans une liaison avec un artiste. C'est alors, qu'elle fait la connaissance de la peur. Cette angoisse sourde qui ne va plus la quitter.

Cette nouvelle, ultra efficace, est digne d'un film à la Hitchcok. L'auteur fait monté la pression crescendo, la peur s'insinue par tout les pores de sa victime, jusqu'à virée à l'obsession, presque à la terreur. Stefan Zweig tire tout doucement cette maille et dévide, de façon pointue et très réaliste, cette émotion intense, presque paralysante, qui poursuit Irène où qu'elle soit, jusqu'au fond de son lit. Au travers de détails infimes comme un geste, une intonation, il détaille avec justesse la peur.

La situation d'Irène est certes compréhensible, l'ennui peut faire faire de bien vilaines choses pour le tuer. Mais le jeu en vaut-il la chandelle? N'a-t-elle pas à perdre beaucoup plus qu'elle ne croit. La psychologie féminine est poussée dans ces moindres retranchements, mais la brièveté du récit n'empêche pas l'auteur d'aborder d'autres thèmes en filigranes comme les différences sociales, l'aisance financière, la vie viennoise. Un peu une "Madame Bovary" en puissance, non? Le dénouement, dont le lecteur peut se douter, est juste parfait.

étoileétoileétoileétoileétoileétoileétoile

 

Stefan Zweig, en une centaine de pages, décortique l'âme humaine comme un entomologiste étudiant les caractéristiques physiques d'une mouche. Avec habileté il fait monté la tension pour conclure avec un dénouement qui laissera le lecteur sur le flanc, de même qu'Irène (sans jeu de mots grossiers). ^^ Une lecture percutante. 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance.

              Robert Laffont              

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