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28 juin 2019

Margaret Atwood - "Graine de sorcière".

25

ATWOOD Margaret - "Graine de sorcière".

360 pages.

Éditions Robert Laffont (2019).

« Margaret Atwood, l’auteur de La Servante écarlate, réécrit La Tempête de Shakespeare à travers une mise en abyme joyeuse et brillante. Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance. Douze années passent et une chance de renaître se présente à Félix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève de nouveau ? Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadiennes au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois.»

INCIPIT: "Les lumières s'éteignent." 

6 - Bon moment de lecture

Encore une fois, Margaret Atwood m'a captivée. Même si sa bibliographie est longue, j'ai lu quelqu'uns de ses romans et appris à aimer son style, à travers "Le tueur aveugle", "C'est le coeur qui lâche en dernier", etc; mais surtout "Captive" et "La servante écarlate". J'étais donc curieuse de découvrir ce roman. 

Félix, après un licenciement abusif et la mort de sa femme puis de sa fille, a disparu des écrans pendant une douzaine d'années, jusqu'au jour où on lui propose de faire un remplacement dans un centre pénitentiaire. Metteur en scène de génie, Félix croit que l'heure de sa vengeance à sonner. Il va enfin pouvoir monter la pièce de Shakespeare: "la tempête". Mais ces potentiels comédiens seront-ils à la hauteur? Et surtout, est-ce la solution pour retrouver sa vie d'avant?...

Margaret Atwood maîtrise sa trame d'une main de fer. Pour le lecteur qui aurait lu "La tempête" de William Shakespeare, il est fort probable que ce roman est plusieurs lectures. En tout cas, il y a un parallèle manifeste dans la construction de "Graine de sorcière" et de la pièce du grand dramaturge anglais. Cette mise en abyme entre la vie et la vengeance de Prospero et celle de Félix est évidente, juste en ayant lu le résumé de la pièce de théâtre. Et c'est là que le lecteur se rend compte de l'habileté de l'autrice. 

La prise de contact entre le brillant metteur en scène, tombé plus bas que terre et ces petits délinquants et autres voleurs à la sauvette, qui représentent un rang bien inférieur dans la hiérarchie sociétale, est intéressante. Et ces antagonistes vont peut-être s'apporter plus de choses qu'ils ne le croient au départ. Même concernant les personnages secondaires le parallèle est attrayant, notamment la fille de Félix, Miranda, dont la mort le hante et avec qui il a de réguliers entretiens...

Margaret Atwood insuffle même un certain suspense dès le début du roman, que le lecteur va mettre dans un coin de sa tête, mais garder présent à l'esprit tout au long des pages qui se tournent. Les chapitres sont plutôt courts, et le rythme ne se relâche jamais tout au long du récit. Chose surprenante, l'autrice sort de sa zone de confort et quitte l'univers littéraire de l'anticipation pour plonger le lecteur dans un monde beaucoup plus contemporain, mêlé à un peu de fantastique tout de même. Autre changement notable, la majorité des personnages sont masculins et certains seraient même attachants, alors que Margaret Atwood a une préférence certaine pour le féminisme. Mais l'ensemble fonctionne à merveille, et le dénouement avec une vengeance étonnante. 

 

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Ce roman est plus qu'agréable à lire, en plus d'une immersion dans un univers totalement innovant pour l'autrice et la proximité de l'esprit de William Shakespeare, il y a une foule de références littéraires qui parsème les pages de cette vengeance; et pour la plupart des grands classiques. Encore une fois, Margaret Atwood a réussi son pari de nous emporter dans son pastiche littéraire , tout en faisant un clin d'oeil à un grand auteur de théâtre. Une lecture parfaitement construite. 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance.

              Robert Laffont              

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