Maude Mihami - "Les dix vœux d'Alfréd".

MIHAMI Maude - "Les dix vœux d'Alfréd".

256 pages.

Éditions NiL (2018).

« 1970, Le Camboudin, petit village breton. Alfréd, neuf ans, a un prénom dont l’accent aigu lui déplaît, une mère qui picole trop et un grandpère qui tient à lui comme à la prunelle de ses yeux. Il adore traîner au bistrot avec ses copains, une joyeuse bande de vieux qui lui apprennent la vie. Avec l’aide de son Vénérable Papi, il va décider de passer le cap de ses dix ans en établissant une liste de voeux à réaliser avant le grand jour. Rencontrer un vrai cow-boy, boire de la trouspignôle ou encore conduire un tracteur marqueront le début d’une série d’aventures aussi rocambolesques que réjouissantes. De voeux gâchés en moments de pure félicité, il va vivre l’année la plus incroyable de sa vie. Maude Mihami nous offre avec Les Dix Voeux d’Alfréd un premier roman d’une grande drôlerie qui pose un regard tendre sur le monde de l’enfance.»

INCIPIT: "Le poney crevé de Nénette Prijean puait la mort." 

Il y a eu du mouvement chez les Éditions NiL, et depuis sa refonte les parutions ont pris un réel coup de jeunes avec des couvertures de livres très travaillées, colorées et au final très pertinentes dans ce vent de fraîcheur estivale. La Marie-Louise blanche qui donne un certain cachet à l'ensemble.

Alfréd va bientôt fêter ses dix, et à cette occasion et malgré cet accent sur le [e] de son prénom, le petit garçon et son vénérable grand-père vont tout faire pour réaliser ses dix voeux avant ce jour où il va devenir un grand. Certains ne sont pas piqués des vers - comme rencontrer un vrai cow-boy - d'autres sont encore tenus secret...

Ce roman d'initiation est une petite perle qui fait souffler un petit air désuet sur l'histoire. Le roman se déroule dans les années 70, et ce décalage, le lecteur le ressent bien par rapport à notre vie hypra-connectée et qui ne prend que rarement le temps de se poser 5 minutes. Cette histoire simple et pleine de bonnes intentions met du baume au coeur. Des moments pleins d'humour alternent avec de véritables souvenirs d'enfance - où des clichés peut-être, mais peu importe - lorsque l'on allait enfant en vacances chez les grands-parents, avec le gros édredon, la rondelle de saucisson, le rituel du goûter...

Les personnages du grand-père et d'Alfréd, particulièrement, sont finement construits et le lecteur ressent une certaine tendresse envers eux, que fait passer Maud Mihami avec justesse. Alfréd est un petit garçon rêveur qui poussera le lecteur vers un bref retour en enfance. C'est une histoire truculente, où la vie coule, plus paisible pour un instant. L'auteur, malgré cette énergie bienveillante qui circule dans son roman, aborde des thématiques sociétales telles que la vieillesse, les liens intergénérationnels, la solitude, entre autres choses.

C'est une lecture pleine de tendresse, de souvenirs retrouvés et de joie de vivre qui permet au lecteur pour un moment de redevenir petit garçon lui aussi. C'est un roman vivant et humain, dont la plume bienveillante et à l'humeur joyeuse entraînera le lecteur dans la réalisation des dix voeux d'Alfréd, avec un [é].

Je remercie les Éditions NiL de leur confiance.