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9 juin 2023

Arthur Miller - « Mort d'un commis voyageur »

arthur-miller

MILLER Arthur - « Mort d'un commis voyageur »

239 pages

Éditions Robert Laffont (2022)

« « Un monument théâtral de l’Amérique d’après-guerre. » France Inter. Willy Loman, la soixantaine, marié et père de deux enfants adultes, se remémore les étapes de sa vie de commis voyageur. Il s’est toujours donné avec passion à son métier mais, au seuil de la vieillesse, il constate qu’il n’est plus dans le coup. Il va alors préférer disparaître plutôt que de perdre la dignité qu’il a su préserver jusque-là. Arthur Miller a été le témoin du drame qu’il décrit. Il s’est en effet inspiré des représentants qui travaillaient dans la fabrique de manteaux de son père. Au-delà de son talent, c’est cet accent de vérité qui donne à la pièce sa dimension universelle. Mort d’un commis voyageur, qui a valu à Arthur Miller de remporter le prix Pulitzer, est l’une des pièces les plus jouées dans le monde depuis sa création en 1949. »

  

INCIPIT - « La pièce se passe de nos jours, à New York. »

 

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de pièce de théâtre. Je crois que les dernières étaient américaines, à travers l'œuvre de Tennessee Williams : « Soudain, l'été dernier », « La ménagerie de verre » ou encore « La chatte sur un toit brûlant ». Il faut bien avoué que chacune d'elles est plutôt sombre, et met en lumière des sentiments assez noirs. Arthur Miller ne déroge pas à cette règle, et l'on pourrait même dire qu'il se sert de ce format littéraire pour la faire encore plus ressortir. 

Willy Loman est commis voyageur depuis un trentaine, d'années. Il a donné toute sa vie à son travail, mais ça n'a jamais été assez. Et après tout ce temps, il a appris qu'il allait être viré. Il prend conscience de l'inutilité de sa course après le vent, et de la vacuité de sa vie. Willy ne voit plus d'issue pour s'en sortit. Sa famille, composée de sa femme et de ses 2 grands fils, a essayé de le soutenir, redoutant un acte tragique. 

Avec « Mort d'un commis voyageur, l'auteur s'attaque à la société de consommation et son écrasante domination sur l'homme, qui n'en est plus que l'instrument, voire l'esclave. Dès les premières lignes, le lecteur a la certitude que tout est fichu. Que ce travail de plusieurs dizaines d'années s'est révélé inutile et que la société de consommation et le paraître ont gagné d'avance.  

Les personnages sont criants de médiocrité. Écrasés tout autant que fascinés par l'argent. Arthur Miller dénonce les dérives du capitalisme, de la priorité de la réussite matérielle au profit de l'humanité, presque de l'inutilité de la vie puisque le combat est perdu d'avance. Cette pièce est devenue rapidement majeure dans l'œuvre de l'auteur, mais aussi dans la littérature à travers les thématiques qu'elle soulève, et l'amertume qui s'en dégage. 

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Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Il faut des œuvres comme celle-ci, qui mettent le doigt là où ça fait mal. L'argent a toujours été prépondérant par rapport à l'humanitude de l'individu. C'est dur, amer, et en même temps tellement réaliste. Une lecture coup de poing.

 

 

EXCIPIT - « Nous ne devons plus rien à personne... Libres... Libres. »   

     

    Robert Laffont              

 

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