Marvel Moreno - « Les brises de décembre »

MORENO Marvel - « Les brises de décembre »

496 pages

Éditions Robert Laffont (2022)

« Une voix de femme à (re)découvrir absolument à travers ce texte colombien, féministe et puissant. À Barranquilla, ville étouffante du littoral caraïbe, Lina et ses amies, quatre jeunes femmes confrontées à un monde traditionnel oppressant, se découvrent et se cherchent. En contrepoint, les voix des générations précédentes, celles de la grand-mère de Lina et de ses tantes, se font entendre. Et à travers ces destins féminins entrelacés, cent cinquante ans de la vie d’une société se dessinent – l’histoire d’une Colombie violente, entre héritage et modernité, dans laquelle les femmes doivent se battre pour exister. Loin d’être seulement une saga, un roman historique et social, Les Brises de décembre est une fresque foisonnante, saisissante, dans laquelle les lieux deviennent terres de magie et de symboles, portée par des héroïnes intemporelles. « Marvel Moreno est aussi importante que García Márquez. » Fabio Rodríguez Amaya, El Tiempo »

INCIPIT: « Je suis le Seigneur, ton Dieu, le puissant, le jaloux, qui punit la méchanceté des parents  chez leurs enfants , jusqu'à la troisième et quatrième génération. »

J'aime particulièrement la collection Pavillons Poches car elle me fait un peu sortir des sentiers battus de la littérature de rayon, tout en me faisant (re)découvrir de grands classiques. C'est ainsi que j'ai découvert ce roman de femmes à plusieurs voix. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu une histoire de ce genre. 

En Colombie dans les années 50's, les femmes se battent face à une société conservatrice pour s'imposer, ou au moins survivre. C'est ainsi que Lina et ses amies vont évolué dans un environnement qui n'est pas toujours accueillant pour la gente féminine. À travers ces destins, Marvel Moreno offre un portrait intéressant  d'un pays patriarcal et sanguin. 

Au fil des pages, le lecteur va découvrir le portrait de femmes fortes, mais aussi parfois fragiles, qui font comme elles peuvent dans un monde encore très conservateur. Les scènes sont dures et l'ambiance n'est pas des plus joyeuses. Âmes sensibles s'abstenir car il y a des moments vraiment choquants de violence aussi bien envers des femmes que des enfants. À travers de tels épisodes, le lecteur se rend compte que notre société a fait de grands pas, mais également que tout n'est pas gagné et qu'il y a encore beaucoup à faire pour que chaque être humain soit reconnu en tant que tel. Le texte est dense, intense et ses presque 500 pages ne se divisent qu'en 5 chapitres tous aussi compacts les uns que les autres. 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Ma note est si basse parce que je ne supporte pas la maltraitance et l'injustice. Il y en a encore tellement de nos jours, donc je ne me voile pas la face, mais je ne me plombe pas le moral non plus en écoutant les informations toujours aussi peu joyeuses. Tout ça pour dire que je n'aime pas retrouver cette violence dans un roman car mon imagination est plus débridée que lorsqu'elle est guidée par les images de l'actualité. Cela devient plus personnel. Bref. Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains. 

EXCIPIT - « Quand on me demande comment c'est, je me contente de dire que la ville jouxte une rivière, tout près de la mer. »