Raphaël Gérard - "Un chant d'enfant, tome 1".
GERARD Raphaël - "Un chant d'enfant, tome 1"
399 pages.
Éditions LC (2017).
«Dans une cité état construite en étages où tout fonctionne à la vapeur d'eau grâce à la Drynite, un minerai qui transforme instantanément l'eau en vapeur, où la Maison Princière essaye tant bien que mal de maintenir la paix entre les deux autres Maisons rivales, les Maisons Dante et Odys, et où la classe sociale de tout individu est déterminée à sa naissance par la couleur de ses cheveux et de ses yeux, plusieurs destins retiennent l'attention. Il y a Maëlle, petite fille Brune de huit ans qui travaille dans une mine de Drynite, qui fait la connaissance de Zoé, une étrange nouvelle venue à la mine. Il y a Vincenne, jeune aristocrate, futur héritier de la maison Dante, qui accompagné de son domestique, mène des aventures laissant libre cours à son esprit excentrique. Et il y a cette créature, cet homme sans nom et sans autre visage que son regard bleu, échappé des Limbes, qui écume la ville sous l'impulsion d'un chant mystérieux et à la recherche de son passé. Un chant d'enfant, premier tome d'une trilogie, mêle ces destins autant qu'il mêle l'action à l'humour et l'aventure à la poésie.»
INCIPIT: "Dans les méandres de l'errance
Qui a pour temps l'éternté
Dans les limbes de l'inexsitence
Est l'être qui jadis existait."
A l'occasion du Masse critique proposé par Babelio, j'ai sélectionné ce roman, car son résumé m'intriguait un brin avec un bon potentiel steampunk à la française. Malgré une couverture qui ne m'a pas accrochée par son esthétisme, j'ai quand même décidé de lui donné sa chance. Heureusement la couverture ne fait pas l'histoire.
Dès la première page, l'auteur se démarque avec un long poème sensible et bien tourné, qui plonge immédiatement le lecteur dans le questionnement. On découvre cette cité étagée, cette mécanique bien huilée, avec ces rites et coutumes, sa sectorisation sociale, et son racisme latent. La poésie est omniprésente, et la plume de Raphael Gérard, fluide, avec un air mutin qui affleure.
Les chapitres courts insufflent un rythme régulier qui maintient l'attention du lecteur. Les différents points de vue des personnages qui se croisent dans cette cité, s'alternent, et permettent de découvrir un univers travaillé. Il y a Maëlle, la fillette qui travaille dans les mines, Vincenne, ce jeune homme de la maison des Dante, d'un statut beaucoup plus élevé sur l'échelle sociale, et bien sûr l'Errant des Limbes, auquel il est fait allusion dans ce beau poème du début, et qui est à la recherche de sa vie passée.
Ce tome, est le premier d'une trilogie qui sort de l'ordinaire. L'omniprésence de la poésie, qui rend encore plus sombre cette cité minière, procure à ce roman une belle originalité. A suivre.
Je remercie Babelio pour leur opération Masse Critique et les Éditions LC de leur confiance.