Agatha Christie - « Le cheval à bascule »

CHRISTIE Agatha - « Le cheval à bascule »

284 pages

Éditions Le livre de poche (2021)

« En rageant des livres d'enfants dans le grenier de leur nouvelle maison, Tommy et Tuppence Beresford tombent sur lune édition de La Flèche noire, de Stevenson. Un livre pas comme les autres car certaines lettres du texte ont été soulignées et leur assemblage donne la phrase suivante : " Mary Jordan n'est pas morte de mort naturelle, c'est l'un de nous qui l'a tuée ". Le livre appartenait à un petit garçon. Or, Tommy découvre la tombe de l'enfant dans le cimetière du village : mort à quatorze ans... D'un naturel curieux, les Beresford cherchent à en savoir plus. Le petit jeu de l'investigation auquel ils se livrent tournera vit au drame. »

INCIPIT - « Que de livres ! Dans la bouche de Tuppence, l'exclamation avait soudain eu des allures d'invective. »

Même si j'ai pris un peu de retard (un livre en fait), je suis toujours à fond dans le challenge #readchristie2023. Ce mois-ci, la lecture est placée sous le signe d'un meurtre pexécuté avec un objet contondant. Comme ce roman n'a jamais été édité dans la collection des romans d'Agatha Christie, j'ai choisi les Editions Poche pour le découvrir. C'est une première pour moi.

Tommy et Tuppence Beresford viennent d'emménager dans une maison au coeur de la campagne anglaise. Dans la foulée, ils ont hérité d'une quantité de livres incroyables, dont beaucoup sont des romans jeunesse. Tuppence passe de longues heures à les feuilleter, les trier et les ranger, jusqu'au jour où elle remarque que certaines lettres d'un livre sont soulignées. Le message qui en découle est pour le moins intriguant et va conduire le couple - qui n'est plus dans la fleur de l'âge, à de nouveau endosser leur tenue d'enquêteur. 

Alors, la lecture a été pour le moins laborieuse. Pour le premier roman lu dans une nouvelle édition, le lecteur se demande si cela vient d'une mauvaise traduction. Mais tout s'éclaire dans la postface du roman dans laquelle on découvre que « Le cheval à bascule » est la dernière aventure mettant en scène les Beresford, mais surtout que c'est le dernier roman écrit par Agatha Christie. Par contre, ce n'est pas le dernier roman publié, car la grande dame du crime avait prévu à titre posthume des romans mettant fin à la carrière de Miss Marple et d'Hercule Poirot. 

L'intrigue aurait pu être passionnante si les circonvolutions n'avaient pas été si nombreuses. En clair, ça n'avance pas. Ce récit emprunt de nostalgie, prend son temps, de même que l'écrivain, mais cela se comprend sachant ce qui est su. Pour le lecteur curieux et en manque de lecture, Agatha Christie offre dans ce tome une belle bibliographie des livres qu'elle a lu dans sa jeunesse. 

Les Beresford sont toujours aussi attachants, même si leur âge se fait bien sentir dans cette enquête. Il est à noter que tous les personnages de la reine du crime sont passablement vieux. C'est d'ailleurs un inconvénient avec lequel elle devra manoeuvrer concernant Poirot, mais ceci est une autre histoire. 

Cette enquête se laisse porter par la vie et avance lentement. Les discussions entre M et Mme Beresford sont parfois obscures où alors réservées aux initiés. Bref, une lecture importante, mais emprunte d'un brin de déception. Je me consolerai très vite avec le très bon huis-clos « L'heure zéro ». 

 EXCIPIT - « Pour un chien, quel sujet de fierté ! »