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5 juin 2018

Sara Lövestam - "Ça ne coûte rien de demander".

3

LÖVESTAM Sara - "Ça ne coûte rien de demander"

382 pages.

Éditions Robert Laffont - Collection La bête noire (2017).

«« Si la police ne peut rien pour vous, n'hésitez pas à faire appel à moi. » Kouplan, détective sans-papiers. Ça y est, l'autoproclamé « détective » Kouplan, immigré iranien à Stockholm, n'a plus un rond. Il en est réduit à collecter des canettes vides pour les revendre contre quelques pièces. En fouillant dans les poubelles du quartier huppé de Lidingö, il croise le chemin de Jenny Svärd, conseillère municipale aux dents longues, dont il surprend la conversation: Jenny vient de se faire escroquer par son amante, qui a disparu dans la nature avec deux cent mille couronnes. Puisque ça ne coûte rien de demander, Kouplan saute sur l'occasion pour lui proposer ses services d'enquêteur...»    
INCIPIT: "Dans le bureau de Jenny, le sol s'effondre sous ses pieds." 

6 - Bon moment de lecture

La puissance des polars noirs nordiques n'est plus à faire. Sara Lövestam est une nouvelle venue dans le genre, mais il est probable qu'elle soit là pour durer. Avec ce second tome de la tétralogie de Kouplan, le détective sans papiers, la jeune auteure, qui a reçu le Grand prix de la littérature policière pour"Chacun cherche sa vérité" propose un récit hors des sentiers battus.

Kouplan est un immigré iranien en Suède. Sans papier, il vit de subsides lorsqu'il entend totalement par hasard, une conversation téléphonique qui va changer sa vie. La conseillère Jenny Svärd s'est faite escroquée. Kouplan, n'ayant plus de moyens de subsistance et curieux par nature, propose à la femme de l'aider. 

Sara Lövestam est professeur de suédois pour les immigrés. Personne engagée, cela se ressent dans sa façon d'aborder la vie dans ses romans. Kouplan est lui-même immigré en Suède et sans papier. Sa situation délicate rend sa profession de détective encore plus précaire. Observer ce personnage attachant, voire touchant et plein de ressources se lancer dans une enquête aux côtés d'une conseillère municipale est paradoxal quant à sa qualité de clandestin sur le territoire, mais ce statut peut en arranger certains. Il est d'ailleurs possible de faire un parallèle entre cette quête de papiers/ d'identité du personnage et la découverte par le lecteur  de "l'identité" et du fonctionnement de la société suédoise. 

La plume de l'auteure est fluide et affûtée. La galerie des personnages est captivante, et par instant, la priorité de l'enquête disparaît au profit de l'aspect sociétal et de ces règles inflexibles. Ce point risque de déstabiliser le lecteur qui s'attendrait à un polar où l'action et les rebondissements sont quasiment omniprésents. Sara Lövestam excelle néanmoins à construire une atmosphère prenante, voire pesante. Selon chacun, le tour politique que va prendre l'investigation, peut rebuter, ou pas.

 

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Pour profiter au mieux de ce personnage hors norme et attachant qu'est Kouplan, il est intéressant de lire la série dans l'ordre. Ce second tome est dans la lignée de son prédécesseur, captivant. Un roman aussi atypique que son héros. 
Je remercie chaleureusement les Éditions Robert Laffont et surtout toute l'équipe de la Collection La bête noire de leur confiance.

 

La bête noire

 

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