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24 février 2023

Ann-Helén Laestadius - « Stöld »

laestadium-stold

 

LAESTADIUS Ann-Helén - « Stöld »

450 pages

Éditions Robert Laffont (2022)

« C'est l'hiver au nord du cercle polaire arctique. Elsa, neuf ans, est la fille d'éleveurs de rennes samis. Un jour, alors qu'elle se rend seule à skis à l'enclos, elle est témoin du meurtre brutal de son faon, Nástegallu. Elle reconnaît le criminel : Robert, un Suédois du village voisin qui harcèle sa famille et sa communauté depuis des années. Mais celui-ci la menace de mort et la petite fille, terrorisée, garde le silence.
Dix ans ont passé. Face à l'indifférence des autorités et de la police, la haine et les menaces à l'encontre du peuple sami n'ont cessé de s'intensifier. Et lorsque Elsa se retrouve à son tour prise pour cible, quelque chose en elle se brise : le poids du secret, le traumatisme et la peur qu'elle porte depuis son enfance refont surface, libérant une rage nouvelle, celle de vaincre et de vivre. Stöld retrace la lutte d'une jeune femme pour défendre son héritage et sa place dans une société où la xénophobie fait loi, et dans laquelle les idées modernes se heurtent à une culture façonnée par les traditions et la peur.
 »
 

INCIPIT« Elsa filait sans se retourner. »

 

Livre de la rentrée littéraire 2022. Oui vous avez bien lu, et oui, j'ai un peu de retard dans mes lectures. J'ai pris mon temps pour lire ce roman suédois passablement dur sur l'intégration des minorités. 

Elsa a 9 ans. Sa famille élève des rennes dans le grand Nord. En allant à l'enclos, la fillette a assisté au meurtre de son faon Nàstegallu. Elle a tout vu : le sang, le meurtrier. Un grondement sourd résonne en elle. Un jour, elle se vengera. Les années passent et la haine et les menaces vis-à-vis du peuple sami sont toujours aussi intenses. Alors, Elsa, qui est maintenant devenue une jeune femme, va s'élever contre cette injustice dans une société moderne mais totalement xénophobe. 

Décidément, les romans se déroulant dans la société sami sont violents. Le dernier en date n'était autre que « Les graciées » qui n'était déjà pas tendre. Ann-Helén Laestadius offre ici une œuvre coup de poing, qui se dresse contre la maltraitance infligée au peuple sami, et ce malgré la modernité de la Suède. Comme quoi les croyances restent ancrées malgré leur absurdité.

Le personnage Elsa est fort et en même temps fragile. La fillette a été traumatisée par cet acte de barbarie auquel elle a assisté et qu'elle n'oubliera jamais. Malgré une famille aimante, elle s'est isolée. Et le fait de devenir adulte, lui a fait prendre en pleine face l'injustice que son peuple subit encore aujourd'hui. La plume d'Ann-Helén est dense et intense. Le lecteur en prend plein la figure dès les premières pages, et cette sensation reste présente durant tout le roman. 

étoileétoileétoileétoileétoile

 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Une chose est sûre, les mots ont un impact. Le roman d'Ann-Helén Laestadius a retenti comme un signal dans la société suédoise. Il a sur le devant de la scène l'injustice que subit l'un dernier peuple autochtone d'Europe. C'est une lecture qui se digère lentement, et qui ne laissera personne indifférent. 

 

EXCIPIT - « Et fit un signe de la main. » 

 

   

    Robert Laffont              

 

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