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26 mai 2015

Matthew Quick - "Pardonne moi, Léonard Peacock"

Quick

QUICK Matthew - "Pardonne moi, Léonard Peacock".

313 pages.

Éditions Robert Laffont - R (2015).

«Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Léonard Peacock. C'est aussi le jour où il dissimule une arme à feu dans son sac. Parce que, c'est décidé, il va tuer son ex-meilleur ami, puis lui-même, avec le P38 ayant appartenu à son grand-père. Mais il doit tout d'abord faire ses adieux aux quatre personnes qui ont le plus compté pour lui : Walt, son voisin littéralement obsédé par Humphrey Bogart, Baback, un camarade de classe violoniste virtuose, Lauren, la fille de pasteur dont il est amoureux, et Herr Silverman, qui enseigne l'histoire de l'Holocauste au lycée.
Léonard va parler à chacun d'entre eux, révélant progressivement ses secrets tandis que l'heure tourne et qu'approche le moment de vérité. Explorant sans fausse pudeur les choix impossibles auxquels Léonard se retrouve confronté, Matthew Quick nous offre une perspective unique sur une journée de la vie d'un adolescent perturbé. « Le P38 sera peut-être mon cadeau quand je le déballerai pour tirer sur Asher Beal.
C'est probablement le seul cadeau que je recevrai aujourd'hui. En plus du flingue, il y a quatre paquets, un pour chacun de mes amis. Je veux leur dire au revoir correctement. Je veux qu'ils gardent un souvenir de moi. Qu'ils sachent que je tiens à eux et que je suis désolé de ne pas avoir pu être davantage. Désolé d'avoir dû leur fausser compagnie. Qu'ils sachent qu'ils ne sont pas responsables de ce qui va se passer aujourd'hui. Je ne veux pas qu'ils soient traumatisés par ce que je m'apprête à faire ni qu'ils soient déprimés après. »
»

INCIPIT: "Le pistolet nazi, un P-38 rescapé de la Seconde Guerre mondiale, a l'air ridicule, posé à côté d'un bol de céréales." 

6 - Bon moment de lecture

La collection R tape fort encore une fois, en se démarquant totalement du genre YA classique, dans lequel le lecteur finit par trouver une zone de confort et a ne plus être surprit. Grave erreur avec ce roman-ci, qui tape là où ça fait mal: le mal-être que tout adolescent vit - de façon plus ou moins violemment selon les cas - un jour ou l'autre.

Qui n'a  pas entendu parlé de ces jeunes qui pètent un plomb, et arrivant au lycée avec une arme à la main. Ces tueries, ont plus souvent lieu aux États-Unis, à cause de la légalisation du port d'arme. En parcourant la quatrième de couverture, le lecteur imagine bien Léonard Peacock rejouant la scène. Le thème principal est d'autant plus fort que l'auteur a choisi une narration à la première personne. Le lecteur vit donc cette journée si particulière, aux première loges, dans la tête de cet adolescent mal dans sa peau, et qui ne pense qu'à une chose, en finir.

Le personnage de Léonard est attachant, car il conserve tout au long de ces évènements, un regard critique sur ses actions et ses interactions. S'instaure même, à l'aide de notes de bas de page, une sorte de conversation/observation entre Léonard et le lecteur, élément qui démontre l'humour et l'oeil critique du jeune héros.S'il n'était pas contraint par le carcan que les adolescents se créent de toute pièce pour rentrer dans le moule de l'uniformité, ce serait un jeune homme original et heureux, mais il est tellement enfermé dans son malheur qu'il n'arrive pas à voir le bout du tunnel, et qu'il y a une vie après le lycée. Même si d'après ses observations personnelles, cette vie adulte tant prisée n'a pas l'air aussi formidable que ça non plus.

Malgré l'impression que le lecteur sait déjà tout, Matthew Quick arrive à maintenir une certaine forme de suspense qui renouvelle l'intérêt du lecteur, si besoin est. En plus de sa distribution de cadeaux, et de l'heure qui tourne inexorablement vers la fin de cette journée particulière, le lecteur ne peut s'empêcher de s'interroger sur les motivations de Léonard quant à ses projets d'homicides.

Les éléments s'assemblent progressivement, le moment du paroxysme arrive, et là, malgré les préoccupations douloureuses et la situation grave, une fois que le lecteur sait, c'est le néant. L'auteur n'apporte pas de réelle solution à Léonard, et laisse le lecteur dans l'expectative d'un futur incertain. Un peu comme dans la vraie vie me direz-vous.

étoileétoileétoileétoileétoile

Malgré des thèmes profonds et touchants justes, une construction originale et intelligente du récit; ce dernier laisse une impression d'inachevé, je ne dirai pas de non assistance à personne en danger mais presque. Il manque un petit quelque chose pour se raccrocher aux branches et se dire "ça aussi ça passera".
Je remercie la Collection R de sa confiance.
CITATIONS: "Depuis combien de temps ce mec était-il caché sous mes cheveux?""
"C'est peut-être pour ça que les adultes boivent, jouent et se droguent - parce qu'ils ne parviennent plus à planer de manière naturelle. Peut-être qu'on perd cette capacité en vieillissant."
"Un instant plus tôt, je frissonnais, et voilà que je résiste à l'envie soudaine d'ôter ma chemise - c'est dire à quel point j'ai chaud. J'ai l'impression d'avoir avalé le soleil."

R

 

Challenge ABC 2015

 

Signature

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Commentaires
C
Je viens juste de le terminer et j'ai ADORE. C'est émouvant et intelligent. J'ai juste été frustrée par la fin, je veux savoir ce qu'il lui arrive moi !
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S
Oui bon c'est sûr il faut que je le lise !
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B
Ce roman de premier abord ne me tentait pas. Mais ta lecture a l'air d'avoir été marquante et j'ai ce genre de livre. Dans le même genre j'avais bien aimé Hate List. A bientôt Félina. :)
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