Michael McDowell - « Blackwater, tome 3 : la maison »
MCDOWELL Michael - « La maison »
238 pages.
Éditions Monsieur Toussaint Louverture (2022)
« Tandis que la ville se remet à peine d'une crue dévastatrice, le chantier d'une digue censée la protéger charrie son lot d'imprévus : main-d'oeuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes... Pendant ce temps dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarcale, voit ses machinations se heurter à celles d'Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer. Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.. »
INCIPIT - « Miriam et Frances Caskey étaient sœurs; elles étaient nées avec à peine un an d'écart, et vivaient dans des maisons séparées d'à peine vingt mètres, pourtant, leurs deux foyers communiquaient si peu que lorsqu'elles se rencontraient sur la propriété — ce qui était rare —, elles se montraient timides et méfiantes l'une envers l'autre. »
La saga Blackwater est toujours aussi captivante. Après « La crue » puis « La digue », j'ai dévoré « La maison » en à peine 2 jours. La couverture est toujours aussi magnifique. Déjà ce travail d'orfèvre sur les couvertures ! Elles sont toutes plus belles les unes que les autres avec ses reliefs et cette prédominance de la couleur terre de sienne. Les détails rappelle des éléments de l'histoire. La maison par exemple est plus qu'impressionnante quand on la regarde après avoir lu l'le récit.
La grande dépression de 1929 ravage le pays, pourtant ses effets sur la famille Caskey sont bénins. Par contre l'affrontement entre Mary-Love et son énigmatique belle-fille devient de plus en plus virulent, jsuqu'à l'apothéose finale. Personne n'est épargné par cette joute ininterrompue surtout pas les 2 challengers qui ne sont autres que les deux filles d'Élinor : sa fille aînée Miriam élevée par sa grand-mère, et sa sœur Francès. Mais jusqu'où ira cette rivalité intestine ?
Cet opus est mené de main de maître par Michael McDowell. Il transporte le lecteur, presque hypnotisé, au fil des pages de ce récit captivant. Sa galerie de portraits est toujours aussi travaillée et chacun a un rôle à y tenir, même mineur. La douce Grace par exemple, prend son envol pour l'université, loin de son père. L'auteur n'oublie aucun des enfants de cete pauvre Queenie, qui au début paraissait très superficielle et presque détestable. Maintenant, elle fait partie de la famille et le lecteur s'est attaché à elle, car il la comprend. Même Miriam et Francès, qui ont grandi, prennent du galon dans la hiérarchie de la famille et du même coup dans le récit.
Michael McDowell avance ses pions les uns après les autres, en toute conscience, et les rebondissements se succèdent. Tous plus décoiffants les uns que les autres. La part de fantastique du roman est juste angoissante et parfaitement orchestrée. Par contre, le lecteur peut témoigné que la saga ne se classe pas dans la catégorie horreur (du moins pas pour le moment, cela peut changé au fil des tomes peut-être), mais c'est particulièrement angoissant et suprêmement captivant.
Après un troisième tome aussi immersif, je me suis plongée dans le suivant sans une seconde d'hésitation. Il a juste fallu que j'attende de renter de vacances. ^^ Cet opus est pour le moment mon préféré de toute la série, et je suis absolument enthousiaste de lire la suite. Bien sûr, tous les livres attendent sagement leur tour dans ma PAL.
Excipit - « Cependant, le plus terrifiant était sa ceertitude qu'un jour elle répéterait ces mots : « Entre, John Robert », mais qu'elle ne parviendrait pas à verrouiller la porte à temps. »