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15 décembre 2015

Irène Nemirovsky - "Le bal".

Nemirovsky

NEMIROVSKY Irène - "Le bal"

109 pages.

Éditions Hachette (2005).

«Récemment passés de la gêne à l'opulence, M. et Mme Kampf décident de donner un bal. Leur fille Antoinette, qui vient d'avoir 14 ans, rêverait d'y assister. Mais Mme Kampf, peu soucieuse de présenter ses admirateurs à une fille déjà si grande, oppose un refus formel. Antoinette ne préméditera pas sa vengeance : elle l'accomplira d'un geste, dans un état second... Elle sera terrible.»
INCIPIT: "Mme Kampf entra dans la salle d'études en fermant si brusquement la porte derrière elle que le lustre de cristal sonna, de toutes ses pendeloques agitées par le courant d'air, avec un bruit pur et léger de grelot."   

6 - Bon moment de lecture

Irène Nemirovsky est un auteur que je voulais découvrir depuis un moment déjà. "Suite française" n'étant pas disponible, j'ai donc lu ce petit roman rafraîchissant, qui, malgré son titre aborde le fil rouge des relations mère-fille. Aïe aïe aïe, ça brûle!

Le format de la nouvelle est très agréable à lire car, ayant un nombre de pages limité, le récit doit être vif et intense. Le lecteur pense au début se retrouver devant un schéma assez classique du récit littéraire. Mais sous couvert de cette simplicité, l'auteur aborde beaucoup  de thématiques importants comme le milieu social, les nouveaux riches, l'antisémitisme sous-jacent, les relations entre parent et enfant, etc.

Le point central de cette histoire est bien sûr la tenue d'un bal, auquel Antoinette, la fille de la maison, rêve d'assister. Malheureusement pour elle se n'est pas du goût de sa mère, qui voit en elle une enfant, alors qu'elle-même se rêve déjà femme. L'affrontement sera sans merci, et l'issue sûrement pas celle que l'on croit. Chaque lecteur se reconnaîtra dans cette frustration face à la décision irrévocable et sévère d'un parent. Sans aucun temps mort, le récit suit son cours et le dénouement grinçant et sinistre se profile à l'horizon. 

Le personnage de la mère est particulièrement égoïste et odieux en général, avec sa fille en particulier, comme si elle se sentait menacée par la féminité qu'elle devine derrière cette jeune fille de quatorze ans déjà. Plus son enfant grandit, plus elle se sent vieillir? A sa décharge, les enfants vivant à cette époque (les années 20) n'avaient pas voie au chapitre avant longtemps et devait une obéissance irréprochable à leurs géniteurs, jusqu'au mariage quasiment. De plus cette ascension sociale brutale, donne à cette femme - "secrétaire" d'origine - accès à des rêves fantasmés à deux doigts de prendre vie. Elle veut vivre pour elle.

 

étoileétoileétoileétoileétoileétoileétoile

 

La nouvelle est un exercice littéraire délicat à mener et l'auteur y a réussi sans fausse note. A travers cette étude de moeurs féroce, Irène Némirovsky montre son talent, en dépeignant la solitude de deux êtres qui aspirent toutes deux à la même ambition: être reconnue. Hâte de découvrir un autre de ses romans.

 

Challenge ABC 2015

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