Sarah Ockler - "#scandale".
407 pages
Éditions Nathan (2015).
«LADY BLABLA
2 002 J’AIME
92 PERSONNES EN PARLENT
Vendredi 25 avril
Mes chers petits poissons, voici venu le week-end du bal de promo. Vous savez ce que ça signifie : sexe ! scandale ! Et… paillettes !
Alors n’oubliez pas de partager vos meilleurs clichés du week-end sur ma page Lady Blabla, #scandale, afin de participer au grand concours « Scandale du mois ». Je compte sur vous pour qu’il soit mémorable !
Les vainqueurs se verront décerner une médaille d’or, assortie, bien sûr, d’un sentiment d’humiliation éternelle. Et ça, ça n’a pas de prix !
Allez, amusez-vous bien, mes petits poissons. Soyez sages. Et n’oubliez pas de sourire aux paparazzi !
Bisous,
LADY BLABLA»
INCIPIT: "Une photo vaut mille mots."
En ouvrant ce roman, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. J'aime garder un certain mystère que dévoilent fréquemment certaines malencontreuses quatrième de couvertures. Là je ne savais absolument rien, et c'est bien aussi. La thématique majeure de "#Scandale" est un réel problème de société. Qui n'a pas entendu parlé de jeunes - surtout de filles malheureusement - qui se sont suicidés suite à des publications sur les réseaux sociaux, qui ont fait de leur vie un cauchemars, peuplée de harceleurs de tous genres et de jugements encore plus cruels, alors que personne n'est blanc comme neige.
Le personnage principal, Lucy, se voit contrainte d'accompagner le petit copain de sa meilleure amie - malade - au bal de fin d'année, sachant qu'elle en ait amoureuse depuis qu'elle le connaît. Bien sûr la soirée dégénère et bien sûr les problèmes apparaissent très vite, et les conséquences prennent de l'ampleur. La jeune fille découvre finalement que face aux coups durs, peu de gens sont réellement ses amis. Ce type d'évènement, portée par la rumeur, peut détruire une vie.
Dès fois, certaines périodes de ma vie, sont illustrées par une musique fétiche, qui revient en boucle. C'est le cas pour ce roman, je trouve qu'elle s'adapte d'ailleurs parfaitement au roman. Je vous mets le lien ci-dessous.
Charlie Puth - Marvin Gaye feat. Meghan Trainor
Tout au long du roman, Lucy recherche l'auteur de la photo à l'origine des ragots, pensant ainsi se dédouaner aux yeux du pèlerin lambda de son lycée. Et ce n'est pas une tâche facile. Le lecteur se met d'ailleurs à suspecter un peu tout le monde, et trouve la solution un peu avant la révélation, mais chut. Just One More Page a une politique anti-spoiler.
La plume de l'auteur reste pourtant trop légère face au scandale. L'aspect psychologique des personnages n'est pas assez approfondit.D'ailleurs, une narration à plusieurs voix aurait peut-être été judicieuse. Vous me direz que les posts de Lady Blabla, peuvent y correspondre. Effectivement, mais ça reste superficiel. Le lecteur pourrait ajouter que le livre se destine à un public jeune et n'entre pas dans la catégorie YA. Ceci expliquerait cela.
Un passage vraiment sympa est l'analyse que Lucy, fan de jeux vidéo, fait d'une scène dans "Walking dead" où il est question concernant le sens métaphorique de "rejoindre les rangs de l'ennemi" pour les zombies. C'est pages 156-157, et c'est très bon. ^^
Même si le roman n'est pas aussi travaillé qu'il aurait pu l'être, il reste néanmoins captivant, entre rebondissement, harcèlement et histoire d'amour, cette fin d'année au lycée de Lavender Oaks n'est pas de tout repos. Le dénouement crée la surprise, et même si les sentiments sont un peu clichés, c'est une lecture plutôt agréable qui remplit un objectif certain, faire réfléchir sur les réseaux sociaux et ce que leur utilisation implique.
Autour d'un roman un brin gossip, le but premier de cette histoire est de faire réfléchir chacun sur son utilisation - abusive ou non - d'Internet et son rapport à la vie privée. Où est la frontière? De ce point de vue là, c'est réussi. A mettre entre les mains des plus jeunes sans hésitation.
Je remercie les Editions Nathan pour leur confiance.
CITATIONS: "Ça me fait bizarre d'être là sans Ellie. Comme si quelqu'un avait refait la déco et que je n'arrivais pas à déterminer ce qui avait changé."