"Le livre des choses perdues" de John Connolly, pp. 377 - Ed. J'ai lu - 2011.
4ème de couv.
David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes... Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel. Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...
Première phrase.
"Il était une fois - car c'est ainsi que toutes les histoires devraient débuter - un petit garçon qui avait perdu sa mère."
Citations.
"Car il y a en chaque enfant un adulte en devenir, et en chaque adulte l'enfant qu'il fut."
"(...) les histoires sont vivantes."
"Elles restent endormies, dans l'espoir de se réveiller un jour. Mais quand quelqu'un se met à les lire, elles commencent à se transformer. Elles s'enracinent dans l'imagination du lecteur et peuvent le métamorphoser. Les histoires veulent être lues, disait la mère de David dans un murmures. Elles en ont besoin. C'est pour cette raison qu'elles quittent leur monde pour se frayer un chemin jusqu'au nôtre. Elles veulent qu'on leur donne la vie."
"C'était donc cela, la mort: se retrouver pris au piège dans un espace étroit, bloqué pour l'éternité sous un poids écrasant."
"Et dans les coins sombres de ses rêves, une ombre gambadait joyeusement en lançant en l'air son chapeau tordu."
"Je me demande à quoi il jouait, à vadrouiller dans la forêt et à embrasser au hasard des femmes endormies...(...) Bref, il débarque sur son canasson blanc comme un gros couvre-théière parfumé, va se mêler d'affaires qui ne le regardent pas et, une fraction de seconde plus tard, Blanche-Neige se réveille."
"Parfois, je me dis que j'étais tellement terrifié par l'éventualité de les perdre que je n'ai jamais vraiment profité d'eux lorsqu'ils étaient vivants."
"Il en dira moins qu'il ne pense et cachera plus qu'il ne révèle."
"Il n'était plus un vieillard mais un jeune homme, car un homme est toujours l'enfant de son père, quels que soient son âge et le temps qui les a séparés."
Lilly's feeling.
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge organisé par Calypso "Un mot, des titres". Voici le compte-rendu de cette 16ème session. Le mot de la prochaine session se trouve là...
Ce roman est un vrai coup de coeur, un livre merveilleux, dans tous les sens du terme. Et étrangement c'est lorsque j'apprécie vraiment une histoire que j'ai le plus de mal à en parler... Mais non je n'ai pas la critique facile!
Le lecteur s'identifie sans mal au jeune héros, David, dont la vie n'est pas facile au début du roman. A travers ce parcours initiatique, cette quête de soi semée d'épreuves, quant à elles loin d'être merveilleuses; John Connolly en profite pour revisiter les contes de fées.
D'accord les originaux, sont loin du monde des bisounours, mais là l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il en rajoute même dans le genre sanguinolent. A côté de ce goût prononcé pour le sang, le lecteur retrouve tous les éléments du conte: la quête, le vilain méchant, les soi-disant victimes à sauver, les pièges, les compagnons, les énigmes, et j'en passe.
John Connolly fait preuve d'un humour certain notamment dans sa façon de conter l'histoire de Blanche-Neige et les sept nains. Mais le frisson, l'angoisse, voire la peur ne sont pas loin non plus. Il expose au grand jour, le côté obscur de l'Homme: "l'homme est un loup pour l'homme". Je pense particulièrement à la visite des quartiers de l'homme biscornu... Traumatisant.
Je déconseille fortement ce roman aux plus jeunes, car certaines scènes sont extrêmement gores et certains aspects moraux trop adulte pour qu'un enfant puisse prendre du recul en le lisant. L'auteur en rajoute un peu trop. Cela vient peut-être du fait qu'il est plus habitué à écrire pour des thrillers pour adultes.
En bref.
Un conte merveilleux et horrible, magnifique. Une très belle découverte. J'adore!
Pour en savoir plus sur l'auteur et sur le livre.
D'autres avis.