"Simple" de Marie-Aude Murail, pp. 206 - Ed. L'école des Loisirs - 2004.
4ème de couv.
Simple dit " oh, oh, vilain mot " quand Kléber, son frère, jure et peste.
Il dit " j'aime personne, ici " quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en collocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.
Première phrase.
"Kléber jeta un regard oblique à son frère."
Citation.
"Simple fit non de la tête. Ils avaient eu peur, tous les deux. Simple sans monsieur Pinpin, c'était comme monsieur Pinpin sans Simple: la fin de tout."
Lilly's feeling.
Encore une fois, Marie-Aude Murail tape fort. J'avais lu le roman "oh, boy!" qui abordait déjà des thèmes graves. Et là, rebelote. L'auteur sait choisir les sujets délicats à traiter, délicats à expliquer aussi; et à travers ses histoires, elle y parvient avec naturel, en exposant des situations de la vie courante, simplement.
Ce récit me fait pensé aux contes. Même s'il n'a pas la même structure, le texte de M.A. Murail aborde, de façon moins imagée; des "obstacles" que l'enfant rencontrera peut-être un jour ou l'autre. Par exemple, la fillette qui traverse la forêt pour aller porter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand malade. ^^
Connaissant maintenant la plume simple, délicate mais pleine d'humour de l'auteur, je sais qu'elle va parlé de thèmes sensibles, dans le cas présent: le handicap. Mais il y a aussi le regard des autres, la dépendance, la responsabilité, les relations entre adolescents... Ce récit est extrêmement émouvant, touchant mais aussi drôle et juste.
Les garçons, Kléber & Simple, sont très attachants. Et les personnages secondaires ne sont pas en reste, tous ont leur utilité, et la majorité sont attachants sauf les... "oh, oh vilain mot". ^^ Par contre, c'est le deuxième titre que je lis de cette auteur et la seconde fois que les parents "abandonnent" (pour des raisons X ou Y) leur rôle de parent. C'est récurrent dans tous ses romans ou est-ce un hasard?
En bref.
C'est un roman tout en émotion, dans le monde de Simple, qui ne peut que toucher le lecteur.
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