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22 juillet 2021

Stefan Zweig - « Seuls les vivants créent le monde »

59

ZWEIG Stefan - « Seuls les vivants créent le monde »

176 pages.

Éditions Robert Laffont (2020).

« « Il faut lire ce texte inédit, magnifique de nostalgie. » François-Guillaume Lorrain, Le Point. Publiés dans la presse allemande entre août 1914 et août 1918, les textes réunis ici – articles, manifestes et reportages – montrent l’évolution de la pensée de Stefan Zweig. On y découvre que ses positions pendant la Grande Guerre sont mouvantes : elles ont changé l’homme et transformé l’artiste, lui donnant une épaisseur qu’il n’avait pas. D’abord humaniste, il se laisse emporter, comme bien d’autres, par un élan patriotique quasi mystique. Puis il rejoint peu à peu les idées pacifistes de son ami Romain Rolland, après avoir constaté les horreurs « réelles » de la guerre. En 1918, Zweig signe un texte saisissant, « Éloge du défaitisme », où il cherche à résister au « bourrage de crâne » qui s’exerce sans relâche sur les consciences individuelles. Un siècle après, son appel à la résurrection de l’esprit et de l’Europe retentit avec plus de force que jamais. »

INCIPIT: « Ostende, la plage et la mer: contre l'alignement blanc des villas vient se blottir l'infiniment bleu, onde et azur. »

 

J'ai toujours beaucoup aimé la plume de cet écrivain sensible et observateur du monde qu'est Stefan Zweig. J'ai déjà lu plusieurs de ses oeuvres telles « La confusion des sentiments », « Amok » ,  « La peur » ou encore plus récemment « Magellan ». Les biographies sont en plus particulièrement bien documentées.

«Seuls les vivants créent le monde » est un recueil d'articles et autres écrits de l'auteur, couvrant la période de la première guerre mondiale. Cet ouvrage est très éclairant, surtout après avoir découvert « Le monde d'hier », il y a quelques mois. Je l'ai beaucoup apprécié en podcast. Autre fait à prendre en compte, la fin tragique de Stefan Zweig et de sa femme, face à la montée de l'Allemagne nazie.  Toutes ces informations réunies forment la vision du monde qu'avait l'écrivain, et qui n'était pas très réjouissante. 

Au fil des pages, et des années qui défilent sous ses yeux, le lecteur assiste progressivement à l'évolution des opinions et des convictions de Stefan Zweig. Écrivain prolifique, il offre à travers ses écrits une chronique captivante de la première guerre mondiale, vue de l'intérieur et de l'autre côté. En bon nationaliste autrichien, Zweig va d'abord soutenir à fond ce mouvement. Puis progressivement, il s'interroge sur l'utilité de cet affrontement, qui lui paraît interminable. 

Avec l'évolution des événements, l'auteur va prendre toute la mesure de l'impact politique sur ce conflit, et des dommages collatéraux. Stefan Zweig va se découvrir pacifiste puis défenseur acharné de la paix et de la liberté. Le lecteur retrouve beaucoup de l'esprit du « Monde d'hier ». L'ouvrage d'ailleurs complète bien cette fine analyse du chaos européen.  

 

étoileétoileétoileétoileétoileétoileétoile

 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Avant de fermer les yeux en ce jour de 1942, cette âme sensible et pacifiste qu'était Stefan Zweig a dû être écrasé par cet interminable conflit. Il aurait été intéressant de lire sa prose dans les années 1945-48, avec cette paix qui s'établit lentement sur le continent européen. Une lecture engagée politiquement et éclairante philosophiquement. 

 

EXCIPIT - « (...) et encouragera-t-elle le sens de la concorde des nations, en contribuant activement à la dépolitisation du monde, à la réévaluation de chaque vie humaine, et ainsi à la dévaluation de toute idée guerrière. »   

 

   

      Robert Laffont              

 

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