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18 juin 2021

Rydhal & Kazinski - « La mort d'une sirène »

37

RYDHAL et KAZINSKI - « La mort d'une sirène »

560 pages.

Éditions Robert Laffont - Collection La bête noire (2020).

« Et si La Petite Sirène était née d’un bain de sang ? Copenhague, 1834. Le corps mutilé d’une jeune prostituée est retrouvé dans le port. La soeur de la victime croit pouvoir immédiatement désigner le tueur : Hans Christian Andersen, jeune écrivain en devenir qu’elle a vu quitter la maison de passe la veille. Ravie de tenir un coupable, la police le jette en cellule dans l’attente de son exécution programmée. Mais grâce à ses relations, Hans Christian obtient d’être libéré pour trois jours, durant lesquels il devra mener ses propres investigations et livrer le véritable meurtrier aux autorités. Sa quête de la vérité le conduira dans les dédales d’une ville ravagée par la pauvreté, les tensions sociales, la corruption et les crimes sordides… Un thriller historique haletant qui offre une version inattendue de la genèse de La Petite Sirène, avec le célèbre Hans Christian Andersen en enquêteur malgré lui. »    

INCIPIT« Il n'est pas normal. »

 

Alors c'est un peu compliqué. Les auteurs sont plus nombreux qu'il n'y paraît au premier abord. Rydhal fait référence à Thomas Rydhal. Jusque là tout va bien. Mais le patronyme de Kazinski dissimule deux plums danoises, celle de Anders Ronnow Klarlund et Jacob Weinreich. Ils ont tout les deux une carrière de scénaristes derrière eux. Sur la couverture se trouve la phrase qui m'a fait craqué pour ce roman « Derrière chaque conte se cache un cauchemar » . Alors j'ai lu la quatrième...  

Anna travaille dans une maison close avec sa soeur. Toutes deux espèrent offrir une meilleure vie à Petite Marie, la fille d'Anna. Une fois qu'elles auront rassemblé assez d'argent pour acheter une auberge, tout ira mieux. En attendant, Anna est avec un client. Cet un client particulier ce monsieur Andersen. Il ne la touche jamais, il veut seulement la voir, pour découper des silhouettes dans du papier. Mais ce soir, Anna ne rentrera pas chez elle. Son rêve vient de tomber dans une flaque de sang.

J'aime particulièrement les contes de fées. Il est de notoriété publique que les versions originales des grands classiques ont tous été retravaillé, car leur histoires étaient trop horribles pour les lire à des enfants. Les auteurs sont partis de cette idée. Ils ont mis en scène Hans Christian Andersen, danois lui aussi, et conteur de « La petite sirène » , entre autres chefs-d'oeuvre. Il ne faut pas se voiler la face, les auteurs nordiques sont réputés pour l'aspect gore de leurs thrillers. Et ce roman historique n'est pas en reste de sadisme et d'hémoglobine, même si le postulat de départ porte sur le fait que Hans qui tenait régulièrement un journal, n'a rien écrit dedans durant l'année 1834. Ensuite, il s'est lancé dans le récit des oeuvres qui l'ont rendu célèbre. Que c'est-il passé ? Les auteurs ont brodé autour de cette idée, et ils sont allés loin. 

L'atmosphère de cette année 1834 est âcre, rude,  et transpire la pauvreté et la misère. L'empathie que le lecteur ressent pour les personnages est impressionnante, et presque malsaine par moment. La plume des auteurs semble exacerbé cette impression, ce qui rend le lecteur encore plus sensible à chaque événement notamment les tragiques. L'écriture est souvent cruelle voire crue. Les âmes sensibles ressentiront probablement de la répulsion vis à vis de ce roman. 

Rydhal et Kazinski sont loin des stéréotypes. Ils ont choisi une personnalité assez mollassonne pour Hans Christian Andersen, heureusement que Molly, la soeur de la victime est plus dynamique. Le lecteur aura une vive envie de secouer cet enquêteur, un peu crispant. L'intrigue est bien menée et le suspense n'est pas en reste. 

 

 étoileétoileétoileétoileétoile

 

Je remercie chaleureusement les Éditions Robert Laffont et surtout toute l'équipe de la Collection La bête noire de leur confiance. Ce roman à six mains est très bien écrit et retranscrit avec adresse l'atmosphère de cette époque. Même si le personnage d'Andersen est un peu trop inefficace à mon goût, les lecteurs comme moi, qui n'apprécient pas ce type de violence, ne seront pas ultra fans de ce roman. Une découverte littéraire intéressante.

 EXCIPIT - « Ce sera raconté, Marie, murmure Hans Christian. Ce sera raconté. »

 

 

La bête noire

 

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