Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Just one more page
16 mars 2021

Muriel Spark - " Les belles années de Mademoiselle Brodie "

48

SPARK Muriel - "Les belles années de Mademoiselle Brodie".

224 pages.

Éditions Robert Laffont (2020).

«« Dans la vie, Muriel Spark était un peu devin, un peu médium, un peu sorcière… et bien sûr elle l’était plus encore en tant qu’auteur. Au fil d’une conversation, on l’entendait répondre à ce qui n’était pas encore dit, à ce qu’à part soi l’on pensait, à ce que l’on aurait souhaité garder caché. » Chirstine Jordis. À Édimbourg dans les années trente, Mademoiselle Brodie enseigne dans une des écoles de filles les plus huppées d’Écosse. Ses méthodes d’éducation très personnelles et son charisme lui valent l’admiration de ses élèves les plus brillantes, un petit groupe de jeunes filles qu’elle nomme le « clan Brodie ». Face à elle se dresse la presque intégralité de ses collègues, choqués par son enseignement d’avant-garde qui jure tant avec la rigueur historique observée dans l’école. Un roman délicieusement absurde publié en 1961, qui a élevé son auteure au rang des plus grands écrivains écossais du XXe siècle. Cette nouvelle édition est augmentée d’une préface inédite que signe Christine Jordis – amie, admiratrice et défenseur de l’œuvre de miss Spark. »

 

 

INCIPIT - "Les garçons, pendant q'ils parlaient aux filles de l'école Marcia-Blaine, se tenaient de l'autre côté de leur vélo dont ils empoignaient le guidon, ce qui élevait entre les sexes une barrière protectrice constituée par la bicyclette et donnait l'impression qu'à tout instant les garçons étaient à même de s'en aller."

 

J'aime beaucoup les Pavillon poche des Éditions Robert Laffont. Cette collection me fait découvrir ou redécouvrir des titres hors des têtes de gondoles tels les écrits de Tennesse Williams « La chatte sur un toit brûlant » ou « La ménagerie de verre », de Graham Green « Le troisième homme » et j'en passe. Et même des coups de cœur comme « Ragtime » d'E. L. Doctorow. La découverte de la plume de Muriel Spark est plus qu'intéressante dans ce récit. 

Dans l'écolé privée pour jeunes filles Marcia-Blaine, il y a le clan Brodie. Ce groupe de jeunes filles est un peu la crème de la jeunesse de l'époque pour l'enseignante Mademoiselle Brodie. Appréciée autant que détestée à cause de son enseignement assez particulier, Mademoiselle brodie exerce une sorte de fascination sur ses élèves qui deviennent un peu ses confidentes. L'enseignante , aux yeux de sa hiérarchie, est encombrante et la directrice de l'école aimerait beaucoup la renvoyer. Les choses ne sont pas si simples. surtout que son déclin ne viendra pas de là.

La plume de Muriel Spark tout en étant fluide est assez atypique, tout comme le récit. Pour donner un exemple, l'autrice ne décrit ses personnages qu'à l'aide d'un détail marquant. Ainsi l'une des filles du clan Brodie ne sera définie que par ses petits yeux. Les personnages présents dans ce roman sont principalement des femmes, à cause du contexte dans lequel se déroule l'histoire. Les hommes ont davantage un rôle de mâles séducteurs. Mademoiselle Brodie n'est pas forcément une personne pour qui le lecteur ressent de l'empathie. Son sentiment est assez mitigé. La vieille fille, car s'en est une, semble assez nombriliste et le clan Brodie ne semble être là que pour lui servir de faire valoir et de défenseur. Même si les retombées de cette position si particulière dans l'école place les filles dans une aura de popularité certaine. 

Le lecteur sent bien que l'heure de gloire de Mademoiselle Brodie est belle et bien passée, mais cette dernière s'y accroche jusqu'à en paraître ridicule et même malsaine. En effet, même si ses filles sont assez soudées entre elles, il y a forcément des luttes intestines à peine visible. Mais la façon dont l'enseignante - l'adulte - les utilise pour mener à bien ses lubies romanesques est assez écœurante. Le rôle de pygmalion qu'elle exerce sur ces jeunes âmes, fait invariablement penser au « Cercle des poètes disparus ».  Il y a également de la tragédie dans les deux oeuvres, mais celle autour de Miss Brodie est pas grotesque mais incongrue. Le roman ne recèle pas la même fibre tragique que l'oeuvre reprise par Nancy Kleinbaum.

 

étoileétoileétoileétoileétoile

 

Je remercie les Éditions Robert Laffont de leur confiance. Cette lecture fut agréable, même si le personnage de Mademosielle Brodie interpelle le lecteur par son étrangeté. La plume de Muriel Spark est particulière et intéressante dans sa gestion du temps. Même si cela ne fut pas un coup de foudre, c'est une lecture que je n'aurais pas aimé manquer.  

 

                         

EXCIPIT - "Et Sandy répondit : « Il y avait une certaine Mademoiselle Jean Brodie en son bel âge...»."  

 

 

 

Robert Laffont

Signature

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 242 311
Publicité