Agatha Christie - "La plume empoisonnée".

CHRISTIE Agatha - "La plume empoisonnée".

255 pages.

Éditions Librairie des Champs Elysées (1968).

«Le notaire, le médecin, la femme du pasteur... Tout le monde y passe. Et le doute s'insinue dans les esprits. Il n'y a pas de fumée sans feu... Pourtant les accusations portées par les lettres anonymes qui déferlent sur Lymstock sont tout à fait grotesques. Ne serait-il pas judicieux de s'attaquer aux petits scandales qui émaillent la vie du village ? Mais non... L'auteur des lettres préfère donner dans la fantaisie. Il n'empêche qu'à force de bombarder la petite communauté de propos aussi invraisemblables qu'orduriers, il finira bien par toucher juste un jour.
Et qui sait s'il ne déclenchera pas un drame ?»

INCIPIT - "Mon plâtre enlevé, après que les médecins m'eurent tiré sur les os autant que le coeur leur disait, après que les infirmières, me parlant comme à un enfant m'eurent adjuré de me servir de mes jambes avec circonspection, Marcus Kent me déclara que je devais aller vivre à la campagne." 

Avec l'été, je me fais davantage plaisir, et le challenge de lire un roman d'Agatha Christie par mois est une bonne idée. Le challenge lancé par les Éditions Livre de Poche sur les réseaux avec le hashtag #jelisagathachristie m'a replongé dans ma passion pour les romans d'Agatha Christie. Et je continue ma route dans la découverte de ses écrits que j'adore.

Un aviateur, en convalescence, se rend dans un petit village tranquille à la campagne, en compagnie de sa soeur. Malheureusement ou pas pour eux, des lettres anonymes font leur apparition un peu partout chez les habitants. Chacun s'interroge, cela va-t-il s'arrêter avant que ces messages malveillants provoquent la mort de quelqu'un? Jerry et sa soeur Joanna vont ainsi se retrouver mêler à des événements tragiques. 

La plume d'Agatha Christie se fait plus fine dans ce roman. A travers cette intrigue, elle s'amuse à analyser les moeurs des petits villages anglais, grâce aux personnages qui vont croiser la route de Jerry et de sa soeur. Les clichés sont, bien entendu, de rigueur, mais le lecteur se régale entre les cancans et les coeurs qui battent.

L'intrigue semble être laissée au second plan durant la première partie du roman, mais ce n'est absolument pas le cas. L'autrice est la reine dans ce jeu de dupes, qui lui permet la mise en place de ses pièges et de tendre ses cordes dans le but unique de surprendre le lecteur. L'adorable Miss Marple n'est, dans cette enquête, qu'un élément secondaire, presque un prétexte mais qui déclenche tout de même le mécanisme qui va conduire à la résolution de l'énigme.

Le lecteur, s'il n'est pas un habitué d'Agatha Christie, pourrait se laisser prendre... ou pas par cette intrigue. En tout cas, cette atmosphère propre à la campagne anglaise est parfaite, voire un brin désuète, et c'est ça qui plaît tant aux adeptes de la reine du crime. Cet air de ne pas y toucher, qui en cache beaucoup et fait le charme des traditionnels whodunit. Une enquête particulière. Un délice!  

 Excipit - "Ça, dis-je, c'est une petite plaisanterie à la manière de Joanna! Je vous expliquerai..."