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17 mars 2020

Nicolas Maleski - "La science de l'esquive".

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MALESKI Nicolas - "La science de l'esquive".

217 pages.

Éditions Harper Collins (2020).

«« Rien n’indiquait que c’était son jour. Il n’y avait rien de particulier dans l’air. En refermant la porte derrière lui, il savait que c’était la dernière fois. Il n’y avait plus à réfléchir. Sa décision était prise. Il restait à exécuter le plan. Les trottoirs étaient noirs de monde, les magasins happaient et recrachaient les badauds à jets continus. À cet instant il était encore un homme honnête. C’était facile en vérité de basculer dans l’horreur.» Kamel Wozniak est en fuite. Locataire d’un meublé où pour rester invisible il faut se montrer habile, l’ancien boxeur sur ses gardes tente de se faire oublier le temps d’un été au vert. Mais de qui ? Et où s’arrête son plan B ? Difficile de disparaître dans une petite ville où un garçon comme lui, aux airs de desperado, n’est pas sans piquer les curiosités. Après Sous le compost, Nicolas Maleski signe un roman qui s’ouvre comme un film des frères Coen, ménage un suspense de polar et déroule, dans langue où la lucidité combat à armes égales avec la causticité, l’épopée d’un antihéros insaisissable et pourtant pas si éloigné de nous.»

 

INCIPIT -"L'autocar escalade la pente avec une allure de corbillard." 

 

Je n'ai pas eu le plaisir de lire le premier roman de cet auteur "Le compost", mais après cette lecture, j'essayerai probablement de me le procurer, tant le portrait de ce personnage, qui se décrit lui-même comme l'une des pires facettes de l'humanité.

Kamel Wozniak est en fuite. Après avoir traverser la France de la façon la plus anonyme qu'il soit, il échoue dans une location qui ne paie pas de mine, histoire de se faire un peu oublier, avant de tenter de rallier la Tasmanie sans se faire remarquer. Mais tout ça, c'est sans compter sur les voisines plutôt sexy, les jeunes qui trempent dans des trafics un peu louches, etc. Finalement, un gars écorché par la vie comme Kamel, n'aurait peut-être pas du choisir une petite bourgade sans prétention et sans histoire du fin fond de la France?

Ce récit est très introspectif. Le portrait de Kamel Wozniak, esquissé par la plume de l'auteur porte toute l'histoire. Noeud central de l'intrigue, il traîne derrière lui son passé mystérieux et plutôt louche; et avec son physique sec d'homme cabossé, au teint basané, il ne manque pas d'attirer les curiosités, et étrangement l'amitié des gens. Son plan n'est peut-être pas aussi fiable qu'il le pensait, et son avenir commence à être entraver par les contacts qu'il noue malgré lui au fil des jours. 

Nicolas Maleski se targue de laisser dans l'ombre l'acte malveillant de son personnage principal, poussant par là le lecteur a se poser moult questions, à analyser chaque indice donné pour tenter d'en tirer une hypothèse qui tienne la route. Il ajoute en plus de ça, un personnage plein de repentir, un peu poussé par la force des événements à agir de manière préjudiciable pour son avenir. Pourtant, au bout d'un certain nombre de pages, le lecteur se lasse de ce jeu de cache-cache. Il a épuisé toutes ses présomptions et le récit tend à s'éssouffler. La routine s'installe au gré des rencontres de Kamel avec les autres personnages qui occupent maintenant sa vie. Le mystère passe un peu au second plan et le suspense retombe. 

Hormis ce petit moment de flottement, l'intrigue reste intéressante et le lecteur poursuit sa lecture, intrigué et même peut-être inquiet pour l'avenir de Kamel Wozniak, qui malgré sa nocivité, est un personnage attachant. Puis arrivent les explications qui éclairent le passé de cet homme qui tente d'être discret.Cette révélation explose au visage du lecteur qui en reste soufflé. 

 

étoileétoileétoileétoileétoileétoile

 

Je remercie les Éditions Harper Collins de leur confiance. Avec ce roman, Nicolas Maleski ouvre la nouvelle collection"La traversée"  qui semble  très prometteuse. Cet épisode de la vie de Kamel Wozniak, malgré un moment de flottement, est captivant. Le lecteur reste accrocher aux pas de cet homme mystérieux et intriguant malgré lui. Une belle découverte.  

 "L'horizon est une corde à linge sur lequel les arbres commencent à sécher." - EXCIPIT.

 

 

 

Harper Collins

 

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