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24 septembre 2019

Mick Finlay - "Arrowood, tome 2: L'affaire Birdie Barclay".

4

FINLAY Mick - "L'affaire Birdie Barclay".

409 pages.

Éditions Harper Collins (2019).

«1895 : Londres a peur. Un tueur terrorise la ville. La police, débordée, arrive à un point de rupture. Tandis que les bourgeois désemparés se tournent vers Sherlock Holmes, dans les quartiers surpeuplés du sud de Londres, les gens s’en remettent à un homme qui méprise Holmes, sa clientèle fortunée et ses méthodes de travail voyeuristes. Cet homme, c’est Arrowood – psychologue autodidacte, ivrogne occasionnel, et détective privé. Quand un homme disparaît mystérieusement, Arrowood et son comparse Barnett se lancent dans une mission de taille : capturer Mr Cream, le malfrat le plus redouté de la ville. »
INCIPIT: "L'horreur avance souvent masquée derrière un sourire."

4 - Passable

Ma première rencontre avec Arrowood fut un peu brutale avec cette plongée dans les bas-fonds londoniens du 19ème siècle, son attitude un peu trop individualiste, son acrimonie un brin jalouse vis à vis de l'un de ses célèbres confrères, et j'en passe. Pourquoi lire le second tome me direz-vous étant donné les critiques émises? Parce que l'enquête est passionnante et très bien menée. 

Alors que Sherlock Holmes accumule les succès, William Arrowood sombre détective des plus démunis, accompagné de son acolyte Norman Barnett; se voit confié par Mme et Mr Barclay la lourde tâche de retrouver leur fille Birdie. Cette dernière, déficiente mentale a disparu et ses parents sont très inquiets. A première vue, l'investigation ne semble pas si délicate que cela, et pourtant quand l'un des témoins qu'ils ont interrogé est retrouvé assassiné, le duo comprend que beaucoup de non-dits les empêche d'aborder leur enquête dans toute son ampleur. 

Le lecteur retrouve avec plaisir ce duo atypique, même si Mick Finlay aurait pu se passer de certains détails - grossiers - concernant ses personnages. Étonnamment, l'auteur ne travaille pas à rendre son personnage principal attachant. En restant poli, et malgré - à cause? - son intelligence certaine, il est agaçant et grossier, et son attitude envers ses partenaires n'est rien moins qu'égoïste. Ces actes rendent du coup son coéquipier plus intéressant. Déjà durant l'enquête du premier tome, le lecteur avait beaucoup apprécié le personnage de Barnett, sentiment qui se confirme ici, d'autant plus que l'on va en apprendre un peu plus sur son sombre passé. Le personnage d'Ettie Arrowood prend également plus de place dans l'intrigue. 

L'ambiance du roman est assez sombre, déjà du fait que l'intrigue se déroule au coeur de la couche miséreuse de la population londonienne du 19ème siècle. L'hygiène a cette époque n'était déjà pas remarquable, alors quand on avait pas le sous, il est très facile d'imaginer ce que cela pouvait être. Même le train de vie d'Arrowood et Barnett n'est pas des plus nantis. Encore une fois, les clients vont volontairement dissimuler des informations à Arrowood, ce qui va complexifier dangereusement une enquête qui au départ semblait assez simple. 

Ensuite, la particularité de la disparue, c'est-à-dire le fait qu'elle soit simple d'esprit, aborde un sujet plutôt délicat encore à notre époque, alors dans un siècle et dans un milieu social aussi dépourvu, il est aisé d'imaginer l'odieuse façon dont ces gens-là pouvaient traité les différences, avec sa foultitude de préjugés, d'inepties et autres croyances en tout genre. Certains passages du roman vont mettre le lecteur très mal à l'aise voire outré par la violence dont on peut abuser sur quelqu'un de plus faible que soi. 

étoileétoileétoileétoileétoile

 

Malgré un personnage principal qui n'est pas des plus plaisants, et un sujet qui risque de chatouiller la sensibilité d'un bon nombre de lecteurs, cette seconde enquête est plus qu'intéressante et l'ensemble,même si ce n'est pas la révélation de l'année à cause de certains petits défauts irritants - à moins que cela soit la volonté de l'auteur? - reste une lecture prenante et bien menée. En espérant qu'avec le temps Arrowood devienne plus empathique, je suis curieuse de découvrir sa prochaine aventure. 
Je remercie les Éditions Harper Collins de leur confiance.

 

Harper Collins

 

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