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12 avril 2019

Maria José Silveira - "De mères en filles".

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SILVEIRA Maria José - "De mères en filles".

480 pages.

Editions Denoël (2019).

«De mères en filles est une plongée dans l’histoire du Brésil à travers une lignée de femmes allant d’Inaia, fille d’un guerrier indien née en 1500, jusqu’à Amanda, jeune Carioca des années 2000. Indigènes, Africaines, Portugaises, Espagnoles, Françaises et un métissage de tout cela, esclaves, libres, sorcières, guérisseuses, amoureuses, meurtrières ou artistes, toutes sont des femmes aux personnalités colorées, complexes et inoubliables. Il y a Guilhermina, chasseuse de fauves, Ana de Pádua, propriétaire d’esclaves et de bétail, Diva Felícia, photographe et voyageuse, ou encore Lígia, activiste politique sous la dictature. À travers cet enchevêtrement de récits et de destins au féminin, Maria José Silveira fait revivre l’histoire de ce colosse aux pieds d’argile qu’est le Brésil.»
INCIPIT: "Très bien. Si vous y tenez vraiment, nous allons nous pencher sur l'histoire des femmes de la famille. Mais sans précipitation."

6 - Bon moment de lecture

 

En ce moment, j'aime particulièrement les sagas de femmes fortes, ce roman de Maria José Silveira était tout trouvé. Sa couverture est superbe, entrelaçant les visages, comme l'Histoire mélange les destins. Il est dommage que le titre original ait été tronqué car il me plaisait bien "A mãe da mãe de sua mãe e suas filhas". 

 

Même si de lourds secrets pèsent sur les personnages, la joie de vivre et le soleil de la littérature brésilienne rend les récits de famille plus chaleureux. En disant ça, le lecteur pense au roman de Martha Bathala "Les mille talents d'Eurydice Gusmao" ainsi que "Un château à Ipanema". Grâce à ces deux autrices, l'histoire foisonnante du Brésil. Avec cette fresque, Maria José Silveira couvre plusieurs siècles d'Histoire en partant des premières femmes de cette lignée qui se déroule en 1500 et des boulettes pour s'achevé sur la vie d'Amanda, qui est une contemporaine.

Le destin de toutes ces femmes, tissé de manière habile et fluide par la plume de Maria José Silveira est une plongée dans des vies souvent difficiles. La condition de la femme au Brésil, sachant que dans les années 1500, c'était un pays sauvage qui venait juste d'être découvert par un navigateur portugais contemporain de Christophe Colomb. Malgré toutes les horreurs et autres drames qu'elles vécurent, ce sont des êtres forts. Plonger dans cette histoire familiale donne irrémédiablement envie de reprendre son arbre généalogique en se demandant qui était cette femme qui vécut, il y a plus d'un siècle et qui est la dixième née de la famille, et dont la mère meure en couche. 

Esclave, sorcière, artiste, carioca. Cette famille suit en filigrane l'Histoire avec un grand H de leur pays, le Brésil. Pays colonisé par les européens, qui n'obtiendra son indépendance qu'en 1825, et grand profiteur de l'esclavagisme jusqu'en 1888. Mais le racisme est ancré dans les gènes depuis des générations, et la dominance raciale blanche exclut totalement noirs et indiens. Il est donc facile d'imaginer la vie des femmes de cette lignée. Maria José Silveira brode avec aisance l'histoire de cette famille en l'intègre à celle du pays. Traitant de la place de la femme dans cette société, l'autrice met en avant le féminisme qui transparaît. 

 

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Un roman foisonnant de personnages et de vie, faisant naviguer le lecteur entre la grande et la petite histoire, avec une aisance très agréable. Toutes ces femmes qui défilent, au destin plus ou moins tragique forment le fil conducteur de l'histoire de ce pays. Une lecture riche mais emprunte de nostalgie. 

Je remercie les Éditions Denoël de leur confiance.

denoel

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