Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Just one more page
4 décembre 2018

Neal Shusterman - "Le goût amer de l'abîme".

8

SHUSTERMAN Neal - "Le goût amer de l'abîme"

400 pages

Éditions Nathan (2018).

« Caden est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui s'intéresse à l'athlétisme et aux jeux vidéo. Pourtant, il adopte un comportement de plus en plus étrange aux yeux de ses parents : il marche seul et pieds nus dans les rues, craint que ses camarades de classe ne veuillent le tuer... Dans son esprit, Caden est devenu le passager d'un navire voguant sur des mers déchaînées. Lorsque cela devient trop difficile pour lui de garder le contact avec la réalité, ses parents doivent l'interner en asile psychiatrique. Commence pour le jeune homme un long voyage qui doit le mener au plus profond des abysses, au risque de s'y noyer… Inspiré d'une histoire vraie, un roman d'une justesse incroyable sur les maladies mentales.»

 

11

Neal Shusterman est l'auteur d'une série captivante "La faucheuse" dont j'ai particulièrement apprécié les deux premiers tomes. Un autre de ses romans, "Dry" vient de sortir, écrit à quatre mains avec son fils Jarrod, et que j'ai hâte de découvrir. Avec "Le goût amer de l'abîme", l'auteur touche à un domaine très particulier. 

Caden Bosh est un adolescent qui a l'air tout à fait ordinaire. Il passe sa vie entre le lycée, les copains et les jeux vidéos. Mais il sent au fond de lui que quelque chose ne tourne pas rond, et il n'ose pas en parler à ses parents. Progressivement, dans sa vie, la réalité et la fiction se mêle si étroitement qu'il ne sait plus trop à quoi se raccrocher. Il devient alors marin sur un bateau en direction de la fosse des Mariannes sur une mer déchaînée. Mais Caden peut-il garder un secret aussi lourd pour lui seul?

Alors que le lecteur soit prévenu, il est difficile de se plonger dans ce roman sans se demander où l'auteur veut en venir, où est-ce qu'il veut nous entraîner? Le récit est fouillis, et il faut bien attendre une centaine de pages avant de commencer à entrevoir la lumière. La thématique choisie par Neal Shusterman est délicate. La shizophrénie est une maladie mentale particulière, difficile à vivre - comme toutes les maladies, il n'y en a pas une seule d'agréable je pense - pour le malade comme pour son entourage.

Le lecteur assiste à la plongée de Caden dans un monde noir et obscur. Les symptômes se font de plus en plus virulent, et personne ne sait trop où il met les pieds. L'alternance entre ses délires psychotiques et la réalité est complexe à suivre. En plus de la dégradation de la santé de Caden, cette situation provoque un bouleversement familial sans précédent, avec des choix extrêmement pénibles à faire pour ses parents. 

Le récit de Neal Shusterman est d'autant plus percutant qu'il sait de quoi il parle, ayant l'un de ses enfants atteint de troubles mentaux. Grâce à la construction parfaitement menée de son histoire, l'auteur permet à son lecteur de toucher du doigt cette réalité. Certains moments sont très poignants, et emprunts d'une véritable sincérité. 

11

 

Pour lire et comprendre ce roman, il faut s'accrocher. Beaucoup l'éviteront soigneusement pour ne pas sortir de leur zone de confort, ou le commenceront mais s'en détourneront très rapidement face au fouillis délirant des premiers chapitres. Pourtant c'est une expérience à vivre - heureusement qu'à travers une fiction - afin d'entrevoir un infime morceau du calvaire que cela peut représenter.  C'est un OLNI à découvrir. 
Je remercie les Éditions Nathan de leur confiance.

Nathan

Signature

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 242 285
Publicité