Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Just one more page
11 octobre 2016

Ingar Johnsrud - "Les adeptes"

Johnsrud

JOHNSRUD Ingar - "Les adeptes"

552 pages.

Éditions Robert Laffont - Collection La bête noire (2016).

«Pour le commissaire Fredrik Beier, cette affaire s'annonçait comme une simple enquête de routine, dans sa vie monotone et procédurière : la disparition d'une jeune femme et de son fils, membres tous deux d'un groupe de fondamentalistes chrétiens, baptisé " La Lumière de Dieu ". A ce détail près qu'il s'agissait de la fille de Kari Lise Wetre, une femme politique charismatique et très en vue au sein du parti social-démocrate norvégien. Et que ladite " Lumière de dieu ", engagée dans une apparente vendetta religieuse, se révèle servir de paravent à de monstrueuses expérimentations sur des sujets humains, dans le cadre de recherches scientifiques visant à perpétuer la pureté de la race blanche. Scènes de massacre, mutilations, attentats. Commence alors la chasse à l'homme, avec l'intrusion d'un sniper sans visage déterminé à éliminer tous les témoins, toutes les traces. C'est ainsi que la modeste enquête de Fredrik Beier est devenue une affaire d'Etat. Elle menace à présent de lever le voile sur un tabou en Norvège : la collaboration avec l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Secondé de sa partenaire, l'étonnante Kafa Iqbal, Fredrik ne devra négliger aucune piste, aucun indice, dans cette plongée en eaux troubles, qui brouillera ses repères et fera vaciller ses dernières certitudes...»    
INCIPIT: "Dans la pénombre, l'hôtesse de l'air débarrassa le plateaurepas intact, avec saumon fumé, mérou du Bosphore et apfelstrudel viennois." 

 

2 - Passable

Les polars nordiques. Je trouve que c'est un bien grand mot. Cette étiquette ne parle pas de la qualité de l'écriture, ce n'est pas du label rouge non plus.  Pour moi que le roman soit écrit en Suède, en Norvège ou en Afrique du Sud; c'est du pareil au même, du moment que le récit est captivant et le dénouement fracassant, l'origine géographique - ce qui n'a encore rien à voir avec son lieu de naissance - m'importe peu.

En ouvrant ce roman, un brin gore, il faut bien l'avouer; le lecteur qui n'a jamais entendu parlé d'Ingar Johnsrud; est ouvert à tout. Intrigué par cette promesse d'une alternance du récit entre l'impact de la seconde guerre mondiale en Norvège - évènement très peu médiatisé de ce point de vue, en France; et une enquête policière entraînante qui ne laisse pas un seul instant de répit aux personnages. 

Les thématiques de pureté de la race, de secte, de politique, de guerre mondiale, terrorisme, sont très intéressantes, et bien abordées par Ingar Johnsrud. L'omniprésence du sniper ajoute un soupçon de pression sur les épaules d'un enquêteur, Fredrik Beier, qui avait déjà l'aspet politique de la chose à traiter avec toute la souplesse possible. 

Il y a débat quand à la nécessité des scènes gores dans le fil du récit. Quant à moi, je ne suis absolument pas fan de ce type de démonstrations, même si elles ont leur utilité pour marquer l'horreur d'un comportement ou d'un évènement. Il est vrai qu'il ne sert à rien de se voiler la face. Mais parfois, le sous-entendu a une portée encore plus marquante que la lecture brute d'une description de torture ou d'expérience de laboratoire douteuse.

La réelle difficulté est de se familiariser avec les nombreux personnages aux noms plus nordiques les uns que les autres. Le lecteur n'a pas ressenti de réelle empathie pour Fredrik Beier, ni pour la plupart des autres protagonistes qui restent un peu trop stéréotypés; par contre sa collègue kafa est l'originalité qui sauve un peu l'équipe; avec son côté un peu têtue, téméraire mais d'une intelligence fine tout de même. 

Le dénouement n'est pas fracassant, et s'est fort dommage, c'est un petit kiff personnel qui fait du bien. Mais Ingar Johnsrud est de ce fait plus proche de la réalité, et son récit d'autant plus vraisemblable. La fin des "Adeptes" laisse une ouverture pour un probable second tome de cet enquêteur au lourd passé, blasé par la vie. En espérant, qu'un certain attachement se fera avec le lecteur dans cette suite. 

 

 étoileétoileétoileétoileétoile

Ce premier tome, aux personnages bien travaillés, à l'intrigue intéressante et au contexte historique captivant, promet une suite tout aussi détaillée. En espérant qu'Ingar Johnsrud m'entende et mette un frein à ces horribles descriptions pour privilégier davantage la suggestion des évènements. 
Je remercie chaleureusement les Éditions Robert Laffont et surtout toute l'équipe de la Collection La bête noire de leur confiance.

 

La bête noire

 

abc2016

 

Signature

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 242 311
Publicité