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12 mars 2016

"Francesca Zappia - "Je t'ai rêvé".

Zappia

ZAPPIA Francesca - "Je t'ai rêvé".

442 pages.

Éditions Robert Laffont - R (2015).

« Vous, les gens normaux, êtes tellement habitués à la réalité que vous n'envisagez pas qu'elle puisse être mise en doute. Et si vous n'étiez pas capables de faire la part des choses ? Jour après jour, elle se retrouve confrontée au même dilemme : le quotidien est-il réel ou modifié par son cerveau détraqué ? Dans l'incapacité de se fier à ses sens, à ses émotions ou même à ses souvenirs, mais armée d'une volonté farouche, Alex livre bataille contre sa schizophrénie. Grâce à son appareil photo, à une Boule Magique Numéro 8 et au soutien indéfectible de sa petite sœur, elle est bien décidée à rester saine d'esprit suffisamment longtemps pour aller à l'université. Plutôt optimiste quant au résultat, Alex croise la route de Miles, qu'elle était persuadée d'avoir imaginé de toutes pièces... Avant même qu'elle s'en rende compte, voilà que la jeune femme se fait des amis, va à des soirées, tombe amoureuse et goûte à tous les rites de passage de l'adolescence. Mais alors, comment faire la différence entre les tourments du passage à l'âge adulte et les affres de la maladie ? Tellement habituée à la folie, Alex n'est pas tout à fait prête à affronter la normalité. Jusqu'où peut-elle se faire confiance ? Et nous, jusqu'où pouvons-nous la croire ?»

INCIPIT: "Quand j'étais sage au supermarché, j'avais le droit à un Yoo-Hoo, du lait au chocolat." 

6 - Bon moment de lecture

Ce livre aborde une thématique encore peu rencontré en Jeunesse, voire même en YA: la maladie mentale. L'héroïne, Alex, est atteinte de schizophrénie. Pour être bien sûr que l'on parle de la même chose, cette maladie se caractérise par une perte de contact avec la réalité. C'est-à-dire, que certains des évènements que vit le malade ne sont pas réels. C'est clair que ça peut être perturbant! Sachant cela, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre en ouvrant ce roman.

Le pilier central de cette histoire est bien entendu Alex. Et le personnage est largement à la hauteur. Ce n'est pas que tout le récit repose sur ses épaules, mais Alex lui donne un petit coup de pouce supplémentaire. Pourquoi? Parce que le lecteur, malgré cette appréhension à entrer dans la tête d'une malade mentale - il faut dire les choses telles qu'elles sont - s'attache rapidement à cette jeune fille, qui a une vision très lucide d'elle-même et de son environnement. Ajouter à cela un humour assez loufoque, et vous aurez quelques bons sourires en perspective.

Grâce à cette personnalité franche et décalée, le lecteur entre sans souci dans l'histoire, malgré cette angoisse permanente de savoir où se situent la réalité par rapport à la folie. D'ailleurs Francesca Zappia se joue de cette ambiguïté et du même coup de son lecteur. La tension monte progressivement tout au long du roman, et le lecteur attend impatiemment le pétage de plombs d'Alex, pour enfin dissocier le vrai du faux. C'est assez perturbant comme idée, soit dit en passant.

Le dénouement laisse néanmoins un goût d'inexpliqué, car les certitudes que l'on attendait - ou pas - ne sont pas toutes claires. Certaines choses restent dans le flou, malgré un rebondissement de taille qui chavire complètement le lecteur, et fait monté le quotient émotionnel en flèche. Les dernières scènes sont un peu trop lisses, même si Alex n'avait pas trop de choix non plus.

 

étoileétoileétoileétoileétoileétoileétoile

 

"Je t'ai rêvé", traite de façon originale de la schizophrénie d'Alex, qui fait vivre au lecteur son quotidien d'un oeil tout à fait lucide. Sa rencontre avec Miles, va lui ouvrir les yeux, car elle ne sait si elle l'a rêvée - ou pas. Un beau roman, plein d'émotions, assorti d'un humour décalé qui fait du bien.
CITATION: "Je ne pouvais pas me payer le luxe de prendre la réalité pour acquise. Je ne peux pas dire que je détestais tous ceux qui le faisaient, puisque c'était le cas du monde entier. Je ne détestais personne. C'est juste que je vivais dans mon monde. Mais ça ne m'a jamais empêchée de souhaiter vivre dans celui des autres."
"Mon karma s'est préparé à frapper.
- Et Miles Richter.
En plein dans la gueule. Conséquence: léger traumatisme crânien. Peut causer des troubles de la marche et de la vue. Ne pas faire d'exercice fatigant ni conduire d'engins de chantier."
"Ce soir, la créature la plus terrifiante du coin, c'était moi."
"Des bottes qui ressemblaient à des os en caoutchouc pour chiens."
"J'avais parfois l'impression de n'éprouver ce genre de bonheur qu'à Noël. (...) C'est le seule période de l'année où les gens font comme si leur vie leur suffisait."
"Si rien n'est réel, alors quelle importance? a-t-il répondu. C'est ici que tu vis. Ça ne suffit pas à rendre tout ça suffisamment réel?"
Je remercie les Éditions Robert Laffont et surtout toute l'équipe de La Collection R de leur confiance.

R

 

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