Katarina Bivald - "La bibliothèque des cœurs cabossés".

 

BIVALD Katarina - "La bibliothèque des coeurs cabossés".

496 pages.

Éditions Denoël (2015).

« Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.  Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.  Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…»

INCIPIT: "Chère Sara,

J'espère qu'une jeune fille démodée de Louisa May Alcott te plaira. "   

Un mois de février pluvieux et maussade est le moment parfait pour lire ce roman doudou par excellence. Truffé de personnages simples mais attachants, et de références littéraires; comme Sara, avec un thé bien chaud et un bon livre, il n'y a plus qu'à se laisser porter par cette belle histoire, un rien ébouriffée.

La couverture est très sympathique et rend une bonne idée du livre: l'accumulation des objets qui représente la vie (quotidienne et banale?) qui passe et les livres, omniprésents. Par contre, la quatrième de couverture en révèle toujours trop au lecteur, au lieu de lui mettre l'eau à la bouche, grâce à une effluve de chocolat, il lui met presque tout le carré dans la bouche.

Il y a de nombreux protagonistes pour le moins stéréotypés, mais surtout simples et touchants;  dans ce Brohen Wheel en perdition, et l'arrivée d'une jeune femme, férue de livres, va redonné vie à ce petit village typique de l'Amérique profonde. Le récit alterne entre plusieurs points de vue, mais c'est principalement celui de Sara, et les lettres d'Amy qui rythme le récit. Chose étonnante, malgré son absence physique, cette vieille dame est omniprésente dans l'histoire, et garde une grande place dans le coeur des habitants. Le personnage de Sara est intéressant, le lecteur n'a aucun mal à s'identifier à elle, détentrice d'une vie plus que banale, et grande amoureuse des livres, malgré le fait qu'elle se croit plus qu'ordinaire, elle va révélé les gens à eux-mêmes. Le côté plus que cliché de son rôle de grosse lectrice, effrayée par les gens est un peu dommage mais nécessaire pour le développement de l'histoire.

Les références littéraires sont nombreuses, et variées. Katarina Bivald ne fait pas, comme dans la majorité des livres qui parlent de livres, que citer les meilleurs et ceux qui marquent une vie, mais également les ennuyeux et ceux que l'on aurait mieux fait d'éviter d'ouvrir. Ayant noter au fur et à mesure les références, j'espère pourvoir en dresser une liste sous peu. La façon dont cette jeune femme classe les romans, et plus qu'originale. Mais je ne dirai rien de ses catégories sous peine de spoiler, car elles ne sont pas choisies au hasard.

Les révélations, et les évènements, font tranquillement rebondir l'histoire jusqu'à son dénouement entre "fin heureuse et autres mondes possibles", malgré quelques tergiversations bien naturelles.

Une belle lecture cocooning qui fait passé un très bon moment, de laquelle le lecteur ressort avec le sourire. A mettre entre toutes les mains pour un peu de bonheur.

CITATIONS: De nombreuses citations de romans sont présentes dans celui-ci, en voici la liste, elle est également reprise sur différentes pages, dont Babelio. Il y a également un challenge Cabossé sur Livraddict.

"84, Charing Cross Road" (Hélène Hanff)
"A l’ouest rien de nouveau" (Erich Maria Remarque)
"Beignets de tomates vertes" (Fannie Flagg)
"Beloved" (Toni Morrison)
"Bridget Jones, l’âge de raison" (Helen Fielding)
"Brokeback Mountain" (Annie Proulx)
"Brooklyn follies" (Paul Auster)
"Confessions d’un accro du shopping" (Sophie Kinsella)
"Dewey" (Vicky Myron)
"Fille noire, fille blanche" (Joyce Carol Oates)
"Gatsby Le Magnifique" (Francis Scott Fitzgerald)
"L’affaire pélican" (John Grisham)
"L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux" (Nicholas Evans)
"L’idéaliste" (John Grisham)
"La couleur des sentiments" (Kathryn Stockett)
"La mer, la mer" (Iris Murdoch)
"La nuit de Lisbonne" (Erich Maria Remarque)
"Le dernier jour de ma vie" (Lauren Oliver)
"La fille du fossoyeur" (Joyce Carol Oates)
"Les camarades" (Erich Maria Remarque)
"Les pieds dans la boue" (Annie Proulx)
"Mansfield Park" (Jane Austen)
"Millénium, l’intégrale" (Stieg Larsson)
"Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur" (Harper Lee)
"Nœuds et dénouements" (Annie Proulx)
"Non coupable" (John Grisham)
"Un lieu béni" (Fannie Flagg)
"Un temps pour vivre, un temps pour mourir" (Erich Maria Remarque)
"Villette" (Charlotte Brontë)
"Wilson, tête de mou" (Mark Twain)

Je remercie chaleureusement les Editions Denoël.

Comments

[Lupa]

Une lecture cocooning ! Je prends sans hésiter ;) Ta chronique m'a convaincue, et je suis ravie de l'avoir ajouté à ma PAL très récemment ! J'aime bien les romans qui parlent de leurs congénères, et ce classement mystérieux m'intrigue au plus haut point ^^ Merci :)

[c'era una volta]

Bon j'avoue il a l'air sympathique (même si je me méfie toujours un peu des livres dont on parle énormément tout d'un coup). Les personnages en tout cas, me paraissent intéressants. L'histoire en elle-même, à voir ^^

[Felina]

De même malgré les avis contraires. ^^

[Léa Touch Book]

J'ai beaucoup aimé cette lecture :)