"Lucides" d'Adrienne Stoltz & Ron Bass, pp. 373 - Ed. Robert Laffont (R) - 2014.

28 mai 2014

"Lucides" d'Adrienne Stoltz & Ron Bass, pp. 373 - Ed. Robert Laffont (R) - 2014.

4ème de couv.

Sloane, première de sa classe, coule une existence paisible dans une petite ville côtière des États-Unis. Maggie, jeune fille indépendante, entame une carrière d'actrice prometteuse à New York. Tout les sépare, hormis une chose : en dormant, chacune rêve et vit la vie de l'autre jusque dans ses secrets les plus intimes. Jamais encore leurs chemins ne s'étaient croisés. Jusqu'au jour ou Sloane tombe amoureuse d'un garçon. Vient ensuite le tour de Maggie... Laquelle est réelle ? Laquelle n'est qu'un songe ? Sloane et Maggie vont devoir trouver une réponse, sinon elles risquent de sombrer dans la folie. Pour l'une d'elles, cela signifiera tout abandonner : son quotidien, son amour, elle-même ; juste au moment précis ou elle s'était découvert une raison de vivre.

Première phrase.

"Là, je suis Maggie."

Citation.

"Mais les choses les plus importantes de la vie vous submergent, la voilà, la vérité."

Lilly's feeling.

J'ai été très heureuse de recevoir (^^) ce partenariat, et remercie chaleureusement les Éditions Robert Laffont et plus particulièrement toute l'équipe de la Collection "R". Pour une fois, la couverture est plus sobre et banale que d'habitude. J'aurai bien vu une certaine ambivalence, un dédoublement ou quelque chose du genre. Celle-ci me plaît moins, mais ce n'est pas ça qui fait l'histoire, alors passons à la suite.

Dès la premier paragraphe, il y a eu heurt, et il m'a fallut le relire pour en comprendre le sens. Ensuite, le récit prend son rythme de croisière et oscille paisiblement entre les journées de Sloane et Maggie. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire, juste la vie de deux jeunes filles très différentes.

Leurs relations amoureuses respectives ne m'ont pas franchement convaincues. Elles semblent trop lisses, peu approfondies. La plume des auteurs reste en surface. Le lecteur se laisse bercer, mais attention à ne pas s'enfoncer progressivement dans la torpeur.

Et puis soudain, leurs vies respectives commencent à empiéter l'une sur l'autre et là; l'intérêt du lecteur est relancé, happé. Il s'interroge, tente de comprendre où vont l'emmener les auteurs. Le suspense et l'angoisse commencent à prendre le pas sur la monotonie de l'histoire. Mais peut-être était-elle nécessaire pour que la transition est encore plus d'impact?... En tout cas, l'atmosphère est prenante.

Le dénouement est percutant, presque parfait. Presque, car là encore la plume prend l'eau. Le style n'est pas fluide. Les mots s'agencent les uns à la suite des autres, mais la phrase prend difficilement un sens clair - peut-être que cela vient de moi, mais en réfléchissant que je n'ai pas eu de mal à lire du Faulkner... Dommage, car une fois comprise, il n'y a rien à ajouter à cette fin, elle est juste parfaite.

En bref.

Une trame très intéressante, qui aurait pu laisser plus de place à l'angoisse et au suspense, qu'à cette longue mise en scène du récit. Peut-être que cette histoire aurait plus de chance au cinéma?

Note