"Voir du pays" de Delphine Coulin, pp. 267 - Ed. Grasset - 2013.

          4ème de couv.

Deux filles, Aurore et Marine, reviennent d'Afghanistan. Elles y ont vécu six mois de tension, d'horreur, de peur. Elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, pour ce que l'armée un « sas de décompression », où on va leur réapprendre à vivre normalement, à oublier la guerre, à coup de séances de débriefing collectif et cours d'aquagym, des soirées arrosées et de visites se sites archéologiques de la vieille Europe. Dans un décor de filles en maillots et de filles sur la plage, Aurore et Marine vont s'apercevoir qu'elles n'ont peut-être plus rien à perdre, et aller jusqu'au bout de la violence.

          Première phrase.

"Elle était à dix mille mètres au dessus du sol et elle volait."

          Citations.

"Ce qu'elle ne savait pas, c'est que cela ne sert à rien de chercher à déloger la peur, sinon à l'enfoncer plus profondément, comme dans ces sables mouvants dont on dit qu'il ne faut surtout pas bouger si l'on ne veut pas s'y noyer, aspiré, englouti."

"Elle disait qu'il n'y avait pas d'autre équivalent à la douleur d'enfanter que la guerre, que c'est la même peur et la même douleur, la même façon de frôler la mort et d'aller aux limites de la vie, et que ce n'est pas pour rien qu'il y eut cette répartition pendant des siècles entre les hommes et les femmes."

"Un animal n'est capable ni de viol, ni d'assassinat. L'homme qui allait au bout de son humanité, et devenait inhumain, ne se changeait pas en animal mais en monstre. Ils étaient des créatures qui avaient développé le pire de l'homme et le pire de l'animal. Des chimères."

"Parfois on se trompait d'ennemi. Mais il fallait toujours en trouver un. Si l'ennemi manquait, on pouvait soi-même devenir l'ennemi."

          Lilly's feeling.

Ce roman est l'un des cinq livres que j'ai reçu dans le cadre du Prix du roman Fnac que je remercie grandement pour cette expérience. Je dois dire que pour ma première participation en tant que jurée à un prix de littérature m'a un peu surprise car il n'y a eu aucune communication (mail ou courrier) de la Fnac pour m'expliquer le fonctionnement de cet évènement. Aucun règlement n'était joint non plus au colis. A part les romans, je n'ai trouvé que le questionnaire à remplir. C'est en laissant un message sur mon forum de lecture que des Livraddicticiens ayant déjà participé à ce prix, ont répondu à mes questions. Assez étrange. Il ne me reste plus qu'à lire le roman qui a reçu le prix: "Chambre 2" de Julie Bonnie.

Ce roman est un vrai coup de poing dans l'estomac. Soit il séduira le lecteur, soit celui-ci y sera hermétique, ce qui fut mon cas. Delphine Coulin y traite de sujets forts d'actualité. La guerre, ses traumatismes, la violence qui en découle, la place de la femme dans l'armée, le racisme, le sexisme...  

"Voir du pays" se lit comme un reportage du 13h de TF1. C'est pour cette raison que je n'ai pas été touchée par ce récit car il colle trop à tout ce que l'on voit aux informations. Mon imagination était en berne et en à pris un bon coup dans la tête. L'autre point qui m'a refroidie c'est la violence. Présente sous quasiment toutes ses formes, c'est trop - du moins pur moi.

La plume de l'auteur est simple. L'alaternance entre le récit du passé et celui du présent crée un rythme et un certain "suspense" qui accroche le lecteur à l'histoire d'Aurore. Une tension se crée progressivement, qui éclate lorsque ces deux voix se rejoignent dans l'action.

          En bref.
Un roman qui colle trop à la réalité, et qui illustre parfaitement le proverbe "l'homme est un loup pour l"homme". Et encore les loups sont plus sympa entre eux. ^^

          Note          

          Pour en savoir plus sur l'auteur et sur le livre.

          D'autres avis.

      

Comments

[Stellade]

Un premier avis que je lis sur ce livre;

J'ai flashé sur ce livre. Je sais à quoi m'en tenir. Merci.