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22 août 2013

"Le dernier seigneur de Marsad" de Charif Majdalani, pp. 249 - Ed. Seuil - 2013.

Majdalani

          4ème de couv.

Beyrouth, quartier de Marsad, 1964. Simone, la fille cadette de Chakib Khattar, un notable chrétien issu d'une lignée d'industriels du marbre, est enlevée par Hamid Chahine, bras droit de son père à l'usine. Ce rapt amoureux tombe au plus mal pour Chakib, obsédé par la transmission de son patrimoine et qui, face à l'incapacité ou à l'indifférence de ses héritiers légitimes, a fait de Hamid plus que son homme de confiance : une sorte de fils spirituel. Mais l'enlèvement tourne court, après que les deux amants ont tenté de se marier clandestinement. Contraint de chasser Hamid, Khattar voit progressivement se transformer le monde autour de lui. Durant les années suivantes, le Liban s'enfonce dans la guerre, entre 1975 et la fin des années 1980. Isolé, abandonné par les siens, le dernier seigneur de Marsad est désormais au cœur des convulsions d'un pays livré aux milices et au chaos. Le vent de l'Histoire anime cette fresque romanesque, qui est aussi une fable sur la vanité de la puissance et du pouvoir.

          Première phrase.

"Le quartier en avait connu d'autres, bagarres entre chefs de clan, fusillades, intrusions des habitants de Basta ou meetings politiques houleux, mais rien ne marqua davantage les esprits que l'enlèvement de la fille cadette de Chakib Khattar, au matin de cette journée de mai 1964."

          Citations.

"Et puis, un jour, Chakib parla de lui avec Abdallah tandis qu'ils marchaient tous les deux au milieu du maïs, dans le bruit rêche des grandes feuilles qu'ils écartaient en avançant et qui murmuraient à leurs oreilles comme la mer."

"Deux soucis allaient obscurcir la vie de Chakib Khattar et faire de son règne sur son clan et sa communauté une période de fastes et une sorte de long, lent et somptueux crépuscule."

"Il lisait les journaux si on lui en trouvait, puis s'adossait à son fauteuil, enlevait ses lunettes et, dans le silence inhabituel qui l'enserrait déjà comme un linceul, il réfléchissait, une moue d'insatisfaction lui déformant imperceptiblement la lèvre supérieure."

"A part notre modeste feu, le scintillement infini de l'univers n'avait plus de concurrence."

          Lilly's feeling.

Ce roman est l'un des cinq livres que j'ai reçu dans le cadre du Prix du roman Fnac que je remercie grandement pour cette expérience. Je dois dire que pour ma première participation en tant que jurée à un prix de littérature m'a un peu surprise car il n'y a eu aucune communication (mail ou courrier) de la Fnac pour m'expliquer le fonctionnement de cet évènement. Aucun règlement n'était joint non plus au colis. A part les romans, je n'ai trouvé que le questionnaire à remplir. C'est en laissant un message sur mon forum de lecture que des Livraddicticiens ayant déjà participé à ce prix, ont répondu à mes questions. Assez étrange. Il ne me reste plus qu'à lire le roman qui a reçu le prix: "Chambre 2" de Julie Bonnie.

Les premières pages de ce roman m'ont demandé une certaine concentration - qui à l'époque était un peu difficile à maintenir. Le style de Charif Majdalani m'a rappelé ma lecture de Proust au collège, de part la longueur des phrases. Le niveau de langage, légèrement soutenu, ajouté à la découverte de la culture libanaise de l'auteur, a rendu mon entrée dans le récit a donc été un peu plus lente que prévue mais très agréable.

La trame est bien structurée et en refermant le roman - biographique - le lecteur se dit que l'histoire se déroule avec aisance, malgré une trop grande lenteur du rythme au douzième chapitre qui aurait pu être moindre, le tout au milieu d'unpays en pleine mutation.

La qualité du narrateur surprend, d'abord par ses relations avec les Khattar, et ensuite par ses apparitions plus que modestes dans le récit. Le lecteur se rappelle alors sa présence oubliée. Cela allège la narration mais lui donne également un impact particulier. Les personnages sont développés avec tact et ont l'épaisseur proportionnelle à leur intérêt dans l'histoire. Tous sont écrasés par l'omniprésence et le despotisme de Chakib Khattar; tellement imposant que tout tourne autour de lui, tel un seigneur.

Un passage du roman que j'ai particulièrement apprécié se trouve dans le dernier chapitre avec la description de la demeure des Khattar à Kfar Issa. On s'y croirait.

          En bref.

Une saga familiale à laquelle le lecteur finit par s'attacher au travers des relations complexes entre les personnages. Une plume fort intéressante.

          Note          étoileétoileétoileétoileétoileétoile

          Pour en savoir plus sur l'auteur et sur le livre.

          D'autres avis.

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