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2 mai 2013

"Les filles du feu" de Gérard de Nerval, pp. 364 - Ed. Folio - 1972.

Nerval

          4ème de couv.

Nerval lui-même qualifiait ce recueil de "descente aux enfers". Texte aux accents ésotériques souvent obscurs, Aurélia ressuscite le mythe d'Orphée en une succession de rêves prophétiques et de délires visuels dont les surréalistes devaient faire leur miel. Dans "son petit habit brun de toiles d'araignées", Nerval côtoie sans cesse la folie et, cas unique en littérature, s'y abandonne humblement, en toute lucidité. Même Rimbaud n'ira guère plus loin. Écrivant comme sous la dictée de forces surnaturelles, dans un style haletant, précipité (il se suicidera peu de temps après), le poète se dépouille sans regrets de tous les artifices du réel. Le rêve seul peut répondre à ses questions hallucinées. Images apocalyptiques, cris déchirants ("L'univers est dans la nuit"), Nerval, au fil d'errances sans soleil, cherche à la fois les fantômes de sa mère et de son amour disparus. Il crée pour finir un chef-d'oeuvre unique, une étoile solitaire, et trouve là l'immortalité tant désirée.

          Première phrase.

"En 1851, je passai à Francfort."

          Citations.

"Quoi qu'on puisse dire philosophiquement, nous tenons au sol par bien des liens. On n'emporte pas les cendres de ses pères à la semelle de ses souliers, et le plus pauvre garde quelque part un souvenir sacré qui lui rappelle ceux qui l'on aimé. Religion ou philosophie, tout indique à l'homme le culte éternel des souvenirs."

"C'est le bonheur qui me rend triste; il me force à penser au malheur qui le suit toujours de près."

"Je suis allé promener mes peines et mes remords tardifs dans la campagne, cherchant dans la marche et dans la fatigue l'engourdissement de la pensée, la certitude peut-être pour la nuit suivante d'un sommeil moins funeste."

          Lilly's feeling.

Je cherchais un auteur dont le nom commencerait par N pour mon ABC challenge de cette année, lorsque j'ai pensé à Gérard de Nerval. Auteur et poète français reconnu, mais dont j'ignorais tout, alors pourquoi pas.

Le livre que j'ai choisi est un recueil de nouvelles dont sa plus célèbre est "Sylvie"; quant à moi j'ai préféré "Corilla" et "Emilie". Le style de cet auteur est particulier, dans le sens ou il faut se plonger parmi ses souvenirs et le suivre dans ses idées sous peine de décrocher. Sa plume reste inimitable. Par contre, sous peine de folie ou d'abandon, je n'ai pas pu lire ce recueil d'une traite mais nouvelle par nouvelle.

Rapidement en lisant ce livre, le lecteur se trouve confronté au vécu de Gérard de Nerval - que j'ignorais totalement avant de lire ces pages - qui a impacté sa façon d'appréhender la vie, ses rêves, sa quête d'un "idéal" féminin... Détail intéressant de la biographie de l'auteur, ce recueil a été écrit par celui-ci pour se purger de ses émotions et ainsi tenter de "maîtriser" ses crises de folie. Il y a donc beaucoup de références à sa vie personnelle.

          En bref.

Un recueil à tendance autobiographique, difficile à lire et auquel s'attacher. Ce texte torturé est, entre ses lignes, une référence constante à la mort. Peut-être tenterai-je ultérieurement quelques poèmes de Gérard de Nerval pour ne pas rester sur cette impression funeste?...

          Note          étoileétoile

          Pour en savoir plus sur l'auteur et sur le livre.

          D'autres avis.

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