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5 février 2012

"Antigone" de Jean Anouilh", pp. 123 - Ed. La table ronde - 1946.

Anouilh

          4ème de couv.

"L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par coeur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre." Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l'exil d'Œdipe, les deux frères d'Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste et – à ce titre – nouveau roi, a décidé de n'offrir de sépulture qu'à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n'ose braver l'interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards. Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l'interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du corps de son frère et tente de le recouvrir avec de la terre. Ismène, sa sœur, informée de sa décision, refuse de la suivre, craignant sa propre mort. Très vite, Antigone est prise sur le fait par les gardes du roi. Créon est obligé d'appliquer la sentence de mort à Antigone.

          Premier paragraphe.

"Un décor neutre. Trois portes semblables. Au lever du rideau, tous les personnages sont en scène. Ils bavardent, tricotent, jouent aux cartes. Le prologue se détache et s'avance."

          Citations.

"Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes."

"Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. Si je deviens vieille. Pas maintenant."

"Et d'autres disputes aussi. C'est plein de disputes un bonheur."

"Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir (...)"

          Lilly's feeling.

Ça faisait très longtemps que je n'avait pas lu une pièce de théâtre, grâce aux Baby-challenges j'ai décidé d'y remédier. A travers la lecture d' "Antigone" d'Anouilh, je me suis rendue compte que ça m'avait manqué.  J'aime bien la réflexion dans le prologue, qui dit que le truc bien dans une tragédie c'est que l'on connaît la fin dès le début. C'est plus reposant.^^ Cette pièce est un bon départ pour un retour au coeur du théâtre. Composée d'un seul acte, elle se lit très vite.

Le personnage, Antigone, la nièce du Roi Créon, est une rebelle. Elle se révolte contre la vie, et la passivité qu'elle impose. Contre le temps qui passe et qui tue la passion. Contre les codes et les lois qu'il faut respecter. A travers cet acte unique, l'auteur résume parfaitement la vie et la mort d'Antigone. Elle s'éveille au matin, telle une enfant. Elle meurt le soir telle une femme, avec ses convictions et ses peurs.

J'ai la sensation qu'il me manque quelque chose. J'aimerai lire la pièce de Sophocle pour me faire une idée de ce que l'auteur a essayé de faire passer comme message. Le fait qu'il est écrit cette pièce en 1946, au moment de la déportation, est un élément essentiel de sa réflexion, et du message qu'il veut faire passer. Antigone lutte pour sa liberté, son droit d'exister et de penser. Son droit d'être différente en quelque sorte.

Après avoir lu la pièce de Sophocle, je trouve celle d'Anouilh moins indigeste. Il développe davantage les sentiments et le côté humain de ses personnages. Ainsi Antigone ressemble moins à une martyre, et Créon remet un peu en question ses décisions. Le roi semble moins cruel. Chez Sophocle, la pièce est brute, aucune fioriture, aucune humanité. Les personnages ont plus des fonctions, des rôles à accomplir (pour lesquels ils sont présents) qu'un côté humain. Hémon est presque inexistant et fort passif, même si j'aime bien la façon dont il "démonte" son père lors de son unique intervention. L'élément qui diffère vraiment chez Sophocle est qu'il a mis en place un système de strophes et antistrophes, un peu comme une voix off qui expliciterait  le déroulement des actions & réactions de chacun. Les choix de Créon diffèrent entre les deux pièces, même si la fin est la même.

          En bref.

Après avoir lu la version de Sophocle, pour prendre toute la mesure du message de l'"Antigone" d'Anouilh, je préfère largement cette dernière, plus humaine, les actions et les sentiments sont davantage développés que chez Sophocle qui présente les échanges entre les personnages, bruts de décoffrage. En tout cas, ça fait du bien de lire du théâtre!^^

          D'autres avis: Elora, Isabelle, Grazyel.

          Pour en savoir plus sur l'auteur et la pièce.

          Note          étoileétoileétoile

Baby théâtre

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Commentaires
S
apres toute ma lecture, sur antigone de sophoque que JEAN ANOUILH a ecrire .j'ai finir par constater antigone est une femme tres pitoyable. elle lasse tout les bien a eux.
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L
@ Anou:<br /> <br /> J'ai quand même préféré ma version Anouilh à celle de Sophocle. Je me replonge doucement dans le théâtre... Merci de ton com.^^
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A
De mon côté, je garde un très bon souvenir de cette lecture que j'avais faite au lycée.. Dommage qu'il t'ait manqué quelque chose du coup ! Je lirai peut-être la version de Sophocle, pour comparer.
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L
@ Aurélie.:<br /> <br /> Il y a un moment que je n'ai pas lu de théâtre, mais effectivement ça pièce est intéressante; même si ce n'est pas un coup de cœur, le contexte est très intéressant. Merci de ta visite.^^
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A
Je n'ai pas lu la pièce de Sophocle donc je ne peux pas comparer. Mais en tout cas, j'avais bien aimé la pièce d'Anouilh. Rapide à lire et assez intéressante.
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